Au moins 200 policiers se sont mobilisés ce jeudi devant le tribunal de grande instance d’Evry pour protester contre l’attitude du parquet qu’ils accusent de ne pas les soutenir quand ils sont victimes d’outrages et agressions.
Quadrillés par leurs collègues du CRS, les policiers grévistes ont défilé en tenue civile vers 10H, heure de métropole. Frédéric de Oliveira, un responsable du bureau départemental du syndicat Unité SGP Police FO explique les raisons de ce coup de colère : "On est mécontents de la politique du parquet sur les poursuites concernant les outrages, rébellion et violences sur des collègues", déclare-t-il. Et il ajoute "Nous ne sommes pas soutenus par le parquet, cela donne un sentiment d’impunité".
Selon ce représentant syndical, les contrôles d’identité se soldent parfois par des "outrages, des propos racistes et des menaces", comme c’était le cas très récemment. "."Le substitut a décidé que dans un but d’apaisement, elle s’en remettait au président du tribunal" pour décider de la suite à donner à l’affaire. Aucune peine n’a été requise, ce qui a provoqué l’indignation des policiers.
Quand un cas d’outrages est signalé, la procureure de la République d’Evry, Marie-Suzanne Le Quéau, "demande des confrontations systématiques (…) Notre parole est mise en doute par des délinquants", dénonce le syndicat Unité SGP Police FO, à l’origine de la manifestation. "On ne peut pas travailler sereinement parce qu’on a un sentiment d’impunité des individus qu’on interpelle", poursuit un policier de l’Essonne.
"Chaque fois qu’il y a des interpellations et que l’individu dit qu’il a été victime de violences, notre parole est mise en doute, même quand il y a un certificat médical négatif" qui prouve le contraire, ajoute-t-il, estimant qu’"il y a un acharnement du parquet".
Des policiers des départements voisins se sont joints au rassemblement pour décrier ce qu’ils considèrent comme un problème commun aux gardiens de la paix. "On est tous concernés, on rencontre les mêmes problèmes partout", lance Erick Bajos, délégué d’Unité SGP dans les Yvelines.
"C’est un problème qu’on rencontre dans d’autres endroits", renchérit Jean-Pascal Stadler, le secrétaire national du syndicat. Pour ce qui est du cas des policiers d’Evry, "la bonne marche de la coopération police-justice se trouve dénaturée. On ne prend pas les événements à leur juste mesure", commente-t-il.