Les français sont en majorité favorables à un redécoupage territorial mais se méfient du nouveau contour que celui-ci va arborer, notamment après la fusion de leurs régions avec d’autres, selon un sondage LH2.
Lors de son
discours de politique générale prononcé le 8 avril devant l’Assemblée nationale, le premier ministre Manuel Valls s’est attaqué "
au millefeuille administratif", en proposant de réduire de moitié le nombre des régions dans l’Hexagone.
Appelés à donner leurs avis, la majorité des français se sont déclarés en faveur de ce chantier pharaonique, selon un sondage réalisé par LH2 pour la presse régionale et France Bleu publié mercredi 9 avril.
En effet, 68% des Français sont favorables à la simplification de la carte territoriale, du moins sur le papier. Mais sur le terrain, ils sont nombreux à se montrer méfiants quant aux nouveaux contours qu’arborera la carte hexagonale. En effet, 54% se disent contre l’agrandissement de leur région par le rattachement à la région voisine et 51% refusent la fusion de nouveaux départements.
De plus, 74% des personnes interrogées s’opposent au rétrécissement de leur région et 77% sont défavorables à sa disparition pure et simple, de surcroît, 56% se disent même "très défavorables". Selon Le Figaro, les sondés dans les Pays-de-la-Loire semblent être les plus conciliants, 22% étant favorables à la disparition de la région.
Ce sondage démontre que les français restent en majorité viscéralement attachés à leur région. Dans le détail, 73% se déclarent "attachés", dont 24% "très attachés".
Les Alsaciens, Bretons et Franc-comtois entretiennent des liens plus marqués à leur région par rapport aux autres métropolitains, avec respectivement 84%, 83% et 83% d’opinions positives. A contrario, les Franciliens et les habitants de la Champagne-Ardenne se montrent de leur côté beaucoup plus détachés.
Face aux différents schémas de fusions envisagés, les avis sont mitigés : les Lorrains déclinent à 48% un rattachement à l’Alsace, leurs voisins y étant eux défavorables à 61%. A l’inverse, les Normands se montrent plus ouverts à une éventuelle fusion : 50% des habitants de Basse-Normandie et 66% de ceux qui sont en Haute-Normandie affirment qu’ils aimeraient bien être rattachés à leurs voisins.
Sondage réalisé par Internet du 24 février au 3 mars auprès d’un échantillon national de 5.111 personnes, représentatif de l’ensemble de la population française de 18 ans et plus.