Suite à la promulgation de la loi sur l’alimentation en Outre-mer, les dates de péremption des produits frais seront alignées avec celles en vigueur en métropole. Premier pas vers un Pacte national anti-gaspillage.
La loi sur l’alimentation en Outre-mer a été promulguée il y a trois jours. L’une des mesures phares prévoit d’harmoniser les dates de péremption des produits vendus en Outre-mer avec ceux commercialisés en métropole. "Ce sont plus de 300 produits frais qui seront concernés", selon le ministre des Outre-mer, Victorin Lurel.
En clair, les dates limites de consommation (DLC) seront rallongées en métropole, contrairement aux départements d’outre-mer, où elles seront raccourcies. A titre d’exemple, Le Figaro cite notamment les yaourts, dont certains ont une date d’expiration de 30 jours en métropole, contre 50 jours en Outre-mer.
Les différences sont également visibles pour d’autres produits, tels que le reblochon qui « est commercialisé avec une DLC de 35 jours dans l’Hexagone et de 70 jours dans les outre-mer » ou « tel sachet de gruyère râpé » avec « une DLC de 40 jours » en métropole et « 180 jours en outre-mer ».
Jusqu’ici, la loi a autorisé les fabricants à fixer librement la DLC sur leurs produits. Mais suite à la promulgation de la loi sur l’alimentation en Outre-mer, la donne va changer et les dates de péremption des produits frais seront alignées avec celles en vigueur en métropole.
Dans le sillage de la loi sur l’Outre-mer, le ministère de l’agroalimentaire prévoit parallèlement de mettre en place un « Pacte national anti-gaspillage » qui sera dévoilé le 14 juin 2013. L’objectif est d’empêcher les ménages de jeter systématiquement les aliments dès que la date limite est dépassée. Comme le relate Europe 1 sur son site internet, « Un Français jette en moyenne chaque année entre 20 et 30 kg de denrées alimentaires à la poubelle ». Au final, des millions de tonnes de nourritures sont gaspillées alors qu’elles sont encore, pour la plupart, en parfait état de conservation.
Au-delà de la lutte contre le gaspillage, aucun risque n’est à craindre pour la santé, principalement chez les consommateurs métropolitains. « Ces dates limites sont parfois excessives et ce n’est pas toujours dangereux de consommer le produit après », estime le nutritionniste Jean-Michel Cohen au micro d’Europe1.
« Quand la conservation est bien faite, on peut pousser la consommation au delà, pendant plusieurs jours. Les industriels et les autorités ont fait en sorte de prévoir une marge de sécurité », ajoute le spécialiste, qui met toutefois en garde contre un allongement abusif de la date. « Cette date est poussée à l’extrême dans les Dom Tom. C’est ça qui est inquiétant », conclut le nutritionniste.