Le jeune homme de 21 ans décédé jeudi à Nantes après l’apéro géant avait absorbé entre "10 à 15 verres d’alcool fort", un premier drame qui amène les pouvoirs publics à réfléchir à un encadrement plus strict de ces rendez-vous, avec une prochaine réunion au ministère de l’Intérieur.
NANTES (AFP) - Le jeune homme de 21 ans décédé jeudi à Nantes après l’apéro géant avait absorbé entre "10 à 15 verres d’alcool fort", un premier drame qui amène les pouvoirs publics à réfléchir à un encadrement plus strict de ces rendez-vous, avec une prochaine réunion au ministère de l’Intérieur.
"Je demande au gouvernement l’organisation rapide d’une table ronde afin de rechercher et construire une réponse collective", a réclamé jeudi le député-maire PS de Nantes, Jean-Marc Ayrault, pour "casser la spirale" de ces manifestations "qui conduira immanquablement à de nouveaux drames".
Le ministre de l’Intérieur Brice Hortefeux organisera la semaine prochaine "une réunion de travail" sur le sujet alors que les apéros se multiplient depuis plusieurs mois en France.
Au ministère de la Jeunesse et des solidarités actives, Marc-Philippe Daubresse, a lui estimé que l’"interdiction totale" ne "march(ait) pas" et prôné "des mesures de prévention nouvelles".
Ces apéros, qui "débouchent souvent sur une alcoolisation massive, notamment chez les jeunes", sont un phénomène "très préoccupant", indique pour sa part l’entourage du ministère de la Santé.
La maire PS de Lille, Martine Aubry, a confié sur les ondes de France Inter ne pas avoir accepté d’apéro géant dans sa ville.
Vendredi matin, le procureur de la République de Nantes, Xavier Ronsin, a révélé vendredi que le jeune maçon, originaire de Vendée, avait 2,40 grammes d’alcool dans le sang et consommé de "10 à 15 verres d’alcool fort" au cours de la soirée.
A 03H00 jeudi, accompagné de plusieurs amis, il a basculé dans le vide après avoir essayé d’escalader la rambarde d’un pont.
"Quelle est la gloire ? Quel est le défi de réussir à se saouler ensemble, est-ce que l’exploit la prochaine fois ce sera de se saouler à 11.000, à 12.000 parce que Montpellier a fait 10.000 ? Est-ce-que ce sera d’avoir deux morts au lieu d’un mort, d’avoir plus de comas éthyliques, plus d’incidents ?" s’est indigné le magistrat.
Jean-Marc Ayrault a renchéri. "Il y a une forme d’indécence à vouloir organiser un troisième apéro géant à Nantes le 26 juin après le drame que nous venons de connaître", a-t-il protesté.
Evoquant les responsabilités des organisateurs, le procureur de Nantes a indiqué que l’"on est responsable de ce que l’on a personnellement commis. C’est le jeune homme (décédé) qui a eu une conduite imprudente".
Dans cette affaire, "il y a une responsabilité sociale et une responsabilité morale, pas de responsabilité pénale. Si on poursuivait le premier garçon qui, il y a quelques mois, a lancé l’idée sur internet, pourquoi ne poursuivrait-on pas le second qui l’a encouragé ou encore le troisième qui a dit qu’il allait venir avec des amis à lui ?", a-t-il fait valoir.
Samedi soir, un apéro géant "surveillé" se déroulera au Mans, selon la préfecture, qui attend entre 3 et 5.000 personnes. Des apéros géants ont été interdits à Aubenas, Chambéry, Annecy et Troyes pour le week-end de l’Ascension.
A Paris, le maire et les responsables UMP de la ville se sont prononcés vendredi contre l’organisation d’un apéro le 23 mai au Champ de Mars (VIIe arr.) et ont affirmé soutenir les initiatives de la préfecture de police.
Celle-ci a ouvert un compte Facebook pour mettre en garde contre "les risques graves liés à la gestion de foule", pour un événement susceptible de réunir plus de 50.000 personnes
