Le chômage a gagné du terrain chez les cadres et les plus qualifiés, "catégories jusqu’alors les plus préservées", fait savoir l’Insee dans une étude publiée ce vendredi.
Le chômage en
France grimpe et touche toutes les catégories professionnels, passant de 7,4% de la population active en 2008 à 9,4% fin 2010. Même les cadres et les plus qualifiés ne sont plus épargnés. Chez ces catégories du salariat, une hausse de 36% a été constatée entre 2008 et 2010, soit nettement plus que chez les ouvriers (27%) et les employés (28%).
L’Insee note également une progression rapide du chômage chez les plus de 50 ans (36%), c’est la "classe d’âge la plus durement touchée sur cette période", commente l’Insee dans sa "photographie du marché du travail en 2010" publiée ce vendredi 10 février.
Plus globalement, on a recensé dans toute la France (y compris l’Outre-mer) environ 2,7 millions de chômeurs au sens du BIT en 2010, mais les catégories les plus touchées en volume sont les moins qualifiés, les ouvriers et les employés.
Dans le détail, plus de 850.000 ouvriers étaient au chômage en 2010, contre 781.000 employés et plus d’un million de personnes sans diplôme ou avec le brevet, alors qu’on dénombrait seulement 177.000 cadres chômeurs.
La dégradation du marché du travail s’est également "traduite par une augmentation du poids de chômeurs de longue durée : 40% en 2010 contre 37% en 2008", souligne l’Insee.
Les situations de sous-emploi subies se sont par ailleurs généralisées car 6% des travailleurs en 2010 auraient souhaité travailler plus mais sans y parvenir. Il y aurait eu 1,5 million de personnes à être confrontées à ce genre de phénomène en 2010, contre 1,2 million en 2008.
En outre, le chômage technique ou partiel aurait "plus que doublé entre 2008 (82.000 personnes) et 2010 (196.000 personnes) ", d’après l’Institut des statistiques.
En 2010, le nombre de la population active s’élevait à 28,3 millions sur tout le territoire français. Près de 90% d’actifs sont des salariés. Par catégorie socioprofessionnelle, on recensait 21% d’ouvriers, 28% d’employés, 23% de professions intermédiaires et 15% de cadres.