Trois spots télévision relatifs à la campagne de sensibilisation contre le harcèlement à l’école sont désormais disponibles sur la toile. Il s’agit d’une initiative du ministère de l’Education nationale pour ce mal sous-estimé qui toucherait un élève sur dix en France.
Harcèlement scolaire : des spots pour "lever le tabou"
Trois spots relatifs à la campagne de sensibilisation contre le harcèlement à l’école sont désormais disponibles sur la toile. Il s’agit d’une initiative du ministère de l’Education nationale pour ce mal sous-estimé qui toucherait un élève sur dix en France.
Le ministère de l’Education vient de lancer une campagne nationale de lutte contre le harcèlement scolaire, suite aux assises nationales sur le sujet au printemps dernier. A cet effet, les actions de sensibilisations débutent par la publication de trois spots sur le net, relayés dans une version de 20 secondes sur des chaînes de France Télévisions. L’objectif principal de cette campagne est d’interpeller les publics sur la cruelle banalité du harcèlement entre élèves en milieu scolaire.
Ladite campagne a été élaborée avec le concours de Marcel Rufo et Nicole Catheline, des pédopsychiatres, d’Éric Debarbieux, expert harcèlement et des violences scolaires, Monique Sassier, médiatrice de l’éducation nationale et de l’enseignement supérieur ainsi que des inspecteurs généraux de l’éducation nationale. Les spots traitent les différentes facettes à travers lesquelles le harcèlement scolaire peut se présenter. Ainsi, des histoires réalistes, percutantes ont été tournées avec de jeunes comédiens non professionnels. L’objectif étant de « lever le tabou » concernant « cette forme de violence à bas bruit aux conséquences parfois dramatiques et irréversibles ». Mais également dans le but de « responsabiliser » tant les élèves, parents que les personnels de l’éducation afin de mettre fin à ces pratiques cruelles.
« Un enfant sur dix est victime de harcèlement à l’école », rappellent les trois spots d’une durée chacune de trois minutes. Ce phénomène peut se présenter sous diverses formes qu’il s’agisse d’insultes, moqueries, menaces verbales ou le plus banal, vol de goûter. Cependant, ils s’apparentent quelques fois à des coups, rackets et des violences sexuelles.
Selon les pédopsychiatres, le harcèlement scolaire peut avoir des conséquences psychologiques, sociales et scolaires notoires chez l’enfant et l’adolescent qui manifestent dans un degré évolutif une perte d’estime de soi, un manque d’intérêt scolaire, une désocialisation qui peuvent conduire à des crises d’anxiété, de dépression, de réelle somatisation. Au pire des cas, les victimes peuvent avoir des conduites suicidaires.
Ainsi, dans de nombreux pays comme les États-Unis, le Canada, le Royaume-Uni, l’Australie, la Pologne, le Norvège, le Finlande ou encore l’Israël, les pouvoirs publics ont fait de la lutte contre le harcèlement à l’École une priorité de leurs politiques éducatives après avoir pris conscience de la gravité de ce phénomène.
La France a également décidé d’adopter la même initiative depuis les Assises nationales sur le harcèlement à l’École lancées par le ministère en mai dernier.
Selon une enquête de l’Observatoire International de la Violence à l’Ecole pour l’UNICEF France, publiée en Mars dernier, 17% des enfants déclarent être frappés, souvent voire très souvent, par d’autres élèves. Au total, 11,7% des élèves avouent être victimes de violences physiques et verbales répétées dans leur milieu scolaire. 5% d’entre eux affirment mêmes avoir été soumis à un harcèlement encore plus sévère.
Outre le lancement de ces trois spots, un site de référence sur le sujet a été conçu. Il s’agit du agircontreleharcelementalecole.gouv.fr. Ce site évoque toutes les clés pour appréhender, décrypter et comprendre le phénomène du harcèlement (analyse, repères chiffrés, éclairage d’experts...). Il propose également un large panel d’outils pour agir concrètement : guides, supports ludiques, bonnes pratiques des établissements, ressources pédagogiques...