Le projet de loi sur la protection de l’identité a reçu le feu vert de l’Assemblée nationale jeudi après-midi. La mise en place dès 2012 de la carte d’identité électronique constitue l’une des mesures phares voulues par le gouvernement. Le texte fait débat et suscite une vive polémique.
Les Français devront passer à la carte d’identité biométrique à partir de l’année prochaine. Officiellement, la délivrance de ces nouveaux papiers d’identité nationaux devrait permettre de lutter efficacement contre les usurpations d’identité, et accessoirement faciliter l’identification des victimes d’accidents ou encore aider à la résolution d’une enquête policière. Le gouvernement précise toutefois que les policiers auront un accès très encadré à ces renseignements.
La nouvelle carte d’identité biométrique sera équipée de deux puces, dont l’une est facultative. La première contiendra des informations classiques sur l’identité du détenteur : nom et prénom, sexe, date et lieu de naissance, adresse du domicile, taille, couleur des yeux, empreintes digitales, … En revanche, la seconde puce sera intégrée à la demande du titulaire de la carte d’identité. Elle lui sera utile pour " s’identifier sur les réseaux de communications électroniques et pour mettre en œuvre sa signature électronique ". Concrètement, le gouvernement préconise l’utilisation de ces papiers d’identité High Tech pour faciliter les démarches d’e-administration, notamment pour les demandes de certificats électroniques.
Cependant, le nouveau dispositif ne séduit pas tout le monde. De nombreuses voix se sont élevées pour dénoncer des atteintes à la vie privée. "Les auteurs de cette proposition de loi estiment, pour résumer, que pour détecter un fraudeur, il faut ficher tout le monde. Dans ce cas, allez jusqu’au bout du raisonnement et inscrivez l’ensemble de la population française dans le fichier des empreintes génétiques, de manière à pouvoir comparer les indices trouvés sur la scène d’un crime avec les données personnelles ! Le véritable objectif de ce texte, c’est le fichage biométrique de la totalité de la population à des fins de lutte contre la délinquance ", fustige dans les colonnes de L’Informaticien la députée SRC Delphine Batho.
On recenserait en France environ 200 000 usurpations d’identité chaque année.