Le Parlement européen a levé l’immunité parlementaire de Marine Le Pen. La patronne du FN pourra être visée par une poursuite judiciaire pour avoir assimilé les "prières de rue" des musulmans à une "occupation".
Le Parlement européen vient de se prononcer à l’unanimité pour la levée de l’immunité de Marine Le Pen, une décision qui expose la patronne du Front national à une poursuite judiciaire après ses propos assimilant les "prières de rue" des musulmans à une "occupation", propos qu’elle a maintenus lundi.
Les députés européens, réunis en session plénière à Strasbourg, ce mardi 2 juillet, ont soumis au vote cette levée d’immunité, suite à la demande du parquet de Lyon qui souhaite lancer une procédure judiciaire à l’encontre de Marine Le Pen.
Le 19 juin dernier, la commission des Affaires juridiques du Parlement a déjà donné son feu vert pour la levée de l’immunité, un vote que viennent de confirmer l’ensemble des élus européens.
La présidente du parti de l’extrême droite française, eurodéputée depuis 2004, s’attendait déjà à ce qu’elle soit la cible d’une telle décision. "Oui, ça va arriver parce que je suis une dissidente", mais "je ne le crains absolument pas" et "je m’en moque", prédit-elle lundi, la veille de la levée de son immunité parlementaire. Elle a également affirmé qu’elle va être incriminée pour "un délit d’opinion", suite à ses propos tenus en décembre 2010, propos que le chef de file du FN persiste à maintenir même s’ils peuvent lui coûter un procès.
Selon elle, son délit c’est "d’avoir osé dire ce que tous les Français pensent, c’est-à-dire que les prières de rue – dont je leur indique qu’elles continuent à se dérouler sur le territoire français – sont une occupation", insiste-t-elle. "Je le maintiens. Ma levée d’immunité parlementaire sera votée par mes adversaires politiques UMP-PS. Cela ne me pose aucune problème", poursuit Marine Le Pen.
La levée de l’immunité a pour but de "tenter de m’intimider", soutient-elle. "Je remarque que l’immunité est conservée pour des députés qui tapent dans la caisse" mais pas "quand il s’agit d’un propos politique. Il va y avoir un procès" et "j’espère le gagner", conclut le numéro un du Front national, qui se dit prête à faire face à une bataille judiciaire au nom de la "liberté d’expression".