L’affaire sur le Médiator ne cesse de faire couler beaucoup d’encre. Retiré du marché en novembre 2009, ce médicament serait responsable de 500 à 2 000 décès. L’affaire connaît un nouveau rebondissement. La Cour de Cassation a décidé de suspendre les instances pour cause de procédure.
Les juges ont accédé à la requête de Maître Claire Waquet, l’avocate des laboratoires Servier. Une nouvelle demande de regroupement à Paris des différents volets de ce scandale doit être réglée avant la poursuite de l’enquête. Cette suspension extrêmement rare a pour conséquence le report sine die de la convocation du PDG des laboratoires Servier chez le juge, prévue le 9 novembre. Jacques Servier a été mis en examen le 21 septembre pour tromperie et escroquerie.
La chambre criminelle de la Cour de Cassation examinera le 7 décembre cette « requête en règlement de juges ». La décision sera rendue quelques jours plus tard. D’ici là, les instances en cours sont suspendues. Les deux procédures - la citation directe déposée à Nanterre et l’instruction menée par les juges d’instruction parisiens Pascal Gand, Anne-Marie Bellot et Franck Zientara, qui font l’objet d’une suspension pourraient se regrouper .
Selon Me Waquet, cette « requête en règlement de juges », si elle était respectée, permettrait de dessaisir le tribunal correctionnel de Nanterre de ses citations directes pour les renvoyer vers la juridiction d’instruction de la capitale. Il s’agirait alors d’un véritable regroupement des procédures et non d’un simple déménagement du procès de Nanterre vers Paris. Cette suspension ne devrait pas avoir d’incidence sur le dossier, qui doit être jugé le 14 mai 2012.