Vouloir être la banlieue gagnante de Londres lors des JO-2012 semblait un pari un peu fou, pourtant il pourrait devenir payant pour le département du Pas-de-Calais qui a déjà l’accord des petites nations pour venir se préparer et vise maintenant quelques grandes délégations.
ARRAS (AFP) - Vouloir être la banlieue gagnante de Londres lors des JO-2012 semblait un pari un peu fou, pourtant il pourrait devenir payant pour le département du Pas-de-Calais qui a déjà l’accord des petites nations pour venir se préparer et vise maintenant quelques grandes délégations.
En juillet 2005, dans une France consternée par la victoire de Londres aux dépens de Paris pour l’organisation, Dominique Dupilet, président du Conseil général du Pas-de-Calais, était peut-être le seul à afficher un grand sourire : "Je me suis dit que nous pouvions tirer notre épingle du jeu", raconte-t-il.
Fort de la proximité géographique, d ?une liaison ferroviaire par le tunnel sous la Manche qui place le département à moins d ?une heure de la capitale de la Grande-Bretagne, le département a fait ses comptes : Calais, Boulogne, la Côte-d’Opale... pouvaient parfaitement servir de base arrière.
Avec l’ambition de bénéficier des retombées de "cet événement planétaire", le département n’a donc pas lésiné. En 2008, 100 millions d’euros ont été provisionnés par les différentes collectivités - dont 20 millions par le Conseil général - pour un vaste programme de construction et de rénovation d ?équipements sportifs.
Sont prévus voire déjà commencés : la construction d ?une salle de gymnastique à Arques, "la plus grande d ?Europe", une salle de lutte à Marquise, la rénovation d ?un stade d ?athlétisme à Calais, d ?un centre hippique à Hardelot, d ?un stand de tir à Bully-les-Mines ou d ?une base de voile à Wimereux...
Au total, une trentaine de sites, disséminés sur l ?ensemble du territoire, seront prêts à accueillir les sportifs. Et pour que les infrastructures demeurent utiles une fois les JO terminés, l’ambition est d’accueillir plus tard des compétitions sportives majeures.
Mais le retour sur investissement, les collectivités veulent le faire avant les JO. Une "Mission Pas-de-Calais 2012" a démarché les comités olympiques internationaux et les fédérations lors de grandes compétitions - dont les JO de Pékin - pour leur proposer le département comme camp d ?entraînement.
Les premiers accords ont déjà été signés avec des fédérations tchadienne, ouzbek et sénégalaise. "Nous pensions que notre démarche était susceptible d ?intéresser majoritairement des +petits+ pays, mais des nations plus importantes nous ont aussi contactés", se félicite Dominique Dupilet.
Le Pas-de-Calais attend ainsi la prochaine visite de l ?ambassadeur de Chine en France. L’ambition est de lui proposer, pour la période de préparation finale et d’adaptation à l’Europe, notamment la salle neuve d ?Arques pour ses gymnastes.
Durant la compétition proprement dite, le Conseil général souhaite également ne pas être absent. Il parie sur "une solution d ?hébergement chez l ?habitant" pour des spectateurs ou une partie des 6.000 journalistes attendus pour les JO qui pourraient être rebutés par les tarifs de l ?hôtellerie londonienne.
Un programme culturel et festif est en cours d ?élaboration "pour distraire nos hôtes, le soir après les épreuves", annonce M. Dupilet, certain que l’avenir de son département passe par les "relations avec les voisins et amis anglais". Pas sûr que Londres apprécie cette concurrence étrangère.