Jean-Yves Le Drian qualifie une Française jugée en Irak de "terroriste de Daech"

LINFO.RE – créé le 3.06.2018 à 10h20 – La rédaction

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Mélina Boughedir passe devant la justice irakienne actuellement pour "terrorisme". Les déclarations du ministre des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, sur son cas ont indigné ses avocats

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Revendication de l’attaque à Bruxelles par Daesh

Mélina Boughedir a été arrêtée en 2017 à Mossoul. Cette Française de 27 ans, mère de quatre enfants, a accompagné son mari combattre dans les rangs du groupe Etat islamique.

Pour être entrée illégalement en Irak, elle a écopé de 7 mois de prison. Après ce verdict prononcé en fevrier, le tribunal irakien la rejuge, depuis 2 mai, pour des faits de "terrorisme".

C’est une combattante, selon le ministre

Cette affaire a fait réagir le ministre français des Affaires Etrangères. "Madame Boughedir est une combattante. Quand on va à Mossoul en 2016, c’est pour combattre et donc elle est jugée sur les lieux de ses exactions. C’est la logique normale. Elle a combattu contre les unités irakiennes, elle est jugée en Irak", a soutenu Jean-Yves Le Drian sur le plateau de LCI.

La France ne se mêle pas des jugements

Le consulat français suit son cas, a assuré le ministre mais la France n’a " pas vocation à se (ndlr) mêler des jugements". " C’est à la justice irakienne de rendre son verdict à l’égard d’une terroriste de Daech qui a combattu contre l’Irak", a-t-il martelé.

Alors que Mélina Boughedir risque la peine de mort, le ministre français des Affaires Etrangères a tenu à rappeler que "nous condamnons totalement la peine de mort" et "nous souhaitons qu’elle ne soit pas appliquée en Irak".

Ecart de langage délibéré

William Bourdon, Martin Pradel et Vincent Brengarth, avocats de la mère de 4 enfants jugée en Irak, taxent les propos du ministre de " très grave écart de langage délibéré". Dans une lettre adressée au ministre des Affaires étrangères, ils déplorent que " Ces déclarations sont d’autant plus graves que notre cliente risque la peine de mort, et que son avocat irakien n’a pas pu prendre connaissance de son dossier, ni la rencontrer en prison avant son procès, poursuivent-ils. Vos déclarations sont aussi dommageables, car il reste probable que son procès soit expéditif.", rapporte FranceTvInfo.

La Française de 27 ans sera rejugée à Bagdad ce dimanche.