La journaliste Audrey Pulvar et son compagnon, l’élu PS Arnaud Montebourg disent avoir été « pris à partie » mardi soir par un groupe de jeunes qui semblent être des militants du FN. Le couple s’en est sorti indemne physiquement mais a décidé de porter plainte le soir même selon Audrey Pulvar qui a raconté la scène sur le compte Twitter de son émission Le 6-7, sur France Inter.
« Rentrant à pied avec mon compagnon, nous avons été pris à partie par une quinzaine d’individus. Aux cris de la France aux Français et autres ‘Le Pen président’ », a posté la journaliste Audrey Pulvar mardi soir sur son compte twitter après qu’elle et son compagnon Arnaud Montebourg aient été victimes d’une agression par une quinzaine de jeunes en rejoignant leur domicile parisien.
« Nous avons essuyé des jets de verres qui se sont brisés dans notre dos avant intervention de quelqu’un du personnel à moins que ce ne soit le chef de la meute ? », enchaîne la journaliste en déplorant le jeune âge de leurs agresseurs qui étaient tous d’une vingtaine d’années.
« On sortait d’un resto ils étaient devant un bar (...) La seule chose à faire c’était continuer de marcher sans répondre. (Quand vous) avez 15 mecs qui vous chantent "beau, blanc, rouge la France aux français, juden juden juden..." ("Juifs" en allemand, note La Libération) et qu’on vous balance des verres à la tête... ».
Ces termes prouvent indéniablement qu’il s’agit de sympathisants FN selon Audrey Pulvar. « Un groupe qui hurle "Le Pen président", ce sont des électeurs d’Eva Joly déguisés ? », s’exclame la victime en interpellant la patronne du parti mis en cause : « Mme Le Pen, cautionnez-vous ? »
« Nous avons porté plainte. Bien sûr. Comment laisser sans suite de telles insultes ? », souligne la victime.
Ses récits n’ont par laissé indifférents les internautes qui ont aussitôt réagi via le réseau social. Parmi eux, le député PS Jean-Marc Ayrault, président du groupe PS à l’Assemblée qui avait écrit : « inadmissible, ça prouve qu’il faut combattre sans relâche le FN qui tente d’avancer masqué, ce soir il montre son vrai visage ».
« Solidarité totale avec A. Montebourg et A. Pulvar lâchement agressés. Le vrai visage hideux de l’extrême droite », a renchéri le socialiste Harlem Désir, ancien président de SOS Racisme. Des déclarations soutenues par Christian Paul, élu PS de la Nièvre.
Du côté du FN, le ton est tout autre. « Une provocation de plus par des agents rémunérés pour nuire une nouvelle fois à la campagne de Marine Le Pen », s’est défendu Louis Alliot, numéro 2 du FN et compagnon de Marine Le Pen en réponse aux allégations. « L’extrême droite anti marine, les cabinets noirs proches du pouvoirs ??? », s’est-il interrogé par la suite quant à ceux qui auraient commandité cet acte.
Les messages de soutien se sont ensuite enchaînés, tout comme les propos cyniques. Ceux postés par Eric Normand, conseiller national de l’UMP, ont exacerbé les abonnés de twitter. « Pulsar-Montebourg agressés à Paris, c’est malheureux. Mais à force de stigmatiser les gens en les insultant, ça arrive », avait écrit Eric Normand. Lui de rajouter encore : « Quand on menace les riches, ce sont les pauvres qui ont peur ».
Des déclarations qui ont laissé place à des échanges assez violents sur la toile. « M. Normand réagit comme qqun qui dirait à une femme violée t’avais qu’à mieux t’habiller. Minable »
« J’ai dit que l’agression de Montebourg était malheureuse, cela veut dire regrettable et je la condamne », devait préciser par la suite ce membre de l’UMP. Après quoi, le socialiste Christian Paul a invité les membres de l’UMP à tenir dès ce mercredi un discours « ferme » qui écarterait toute confusion.