Le taux de suicides en prison a accusé une hausse de 12% depuis le début de l’année 2011 selon le dernier rapport de l’Observatoire international des prisons (OIP), rendu public mercredi et rapporté par Libération.
Malgré les plans de prévention mis en œuvre ces dernières années, une hausse du taux de suicides a été enregistrée depuis le début de l’année 2011. Le dernier rapport de l’Observatoire international des prisons (OIP) a révélé, en effet, que 82 détenus ont mis fin à leurs jours durant les huit premiers mois de 2011, contre 73 un an plus tôt, soit une hausse de 12%, révélant des chiffres de la Direction de l’Administration pénitentiaire (DAP) qui n’ont pas été publiés jusqu’ici.
Les seuls chiffres publiés par la DAP depuis le début de 2011 touchaient l’ensemble des détenus, incluant les condamnés qui bénéficient d’un aménagement de peine. Ils faisaient état de 58 suicides au premier semestre contre 61 un an plus tôt, soit une baisse d’environ de 5%.Selon l’OIP, ce chiffre atteint 102 personnes sur dix mois, une augmentation de 4%.
L’OIP, étant une association de défense des droits des détenus, regrette que l’Administration pénitentiaire se concentre uniquement sur les « facteurs individuels et familiaux » pour expliquer cette recrudescence de suicides chez les détenus. En effet, les troubles de la personnalité et pathologies psychiatriques ou encore les antécédents de violence, l’isolement affectif et familial constituent souvent les seuls facteurs pris en considération dans ce genre de cas.
Selon l’association, cette « focalisation » conduit à « relativiser l’impact des facteurs judiciaires et pénitentiaires : surpopulation carcérale, déficit de communication et déliquescence du lien social ».
« Alors que les instances européennes ne cessent de rappeler à la France que la prévention du suicide est une question de santé publique, les gouvernements successifs persistent dans leur refus de transférer cette compétence de l’Administration pénitentiaire au ministère de la Santé », a déploré l’OIP en guise de conclusion de ce rapport sur « les conditions de détention en France ».