Un appel à un acte II du mouvement des gilets jaunes est lancé pour le samedi 24 novembre. Les autorités y voient une forme de "radicalisation" de la manifestation.
Outre la situation quasi chaotique à La Réunion, le mouvement des gilets jaunes se poursuit un peu partout en métropole. La mobilisation hétérogène et sans aucune coordination inquiète les observateurs et les analystes. Face à l’appel d’un rassemblement sauvage pour ce samedi, le ministère de l’Intérieur a du mal à organiser le maintien de l’ordre. "On a une dérive totale d’une manifestation qui pour l’essentiel était bon enfant samedi", a martelé Christophe Castaner sur France 2. Le locataire a d’ailleurs pointé une "radicalisation" du mouvement, rapporte Le Parisien.
Une situation qui a été confirmée par une source sécuritaire. "Nous constatons que les manifestants radicaux ne sont plus du tout les mêmes que ceux présents le 17", a confié cette dernière évoquant la présence d’activistes d’ultra-gauche de l’extrême droite. Il s’agit selon elle de groupes non organisés et structurés, qui se fédèrent via les réseaux sociaux.
Le service central du renseignement territorial (SCRT) a relevé des signes qu’il juge inquiétants. C’est le cas par exemple de l’infiltration de membres militants de l’ultra gauche armés de barres de fer et de cocktails Molotov. Ils ont rejoint un rassemblement de gilets jaunes sur le parking d’un centre commercial à Langueux (Côtes-d’Armor). Les policiers ont également dénoncé la diffusion d’une vidéo sur Facebook montrant le vice-président des Barjols, groupuscule identitaire. Il se trouvait sur un rond-point occupé par des Gilets jaunes en Mayenne et proférait des menaces contre des préfets tout en appelant à la destruction de biens.
Un haut gradé de la gendarmerie a pour sa part constaté une nouveauté dans le mouvement des gilets jaunes. Il s’agit de "violences types urbaines qui ont lieu paradoxalement aussi dans des zones rurales, car les rassemblements sont à portée de domicile", a-t-il expliqué. Depuis le début des manifestations de samedi, le bilan fait état de deux morts et 552 blessés, dont 17 dans un état grave. Du côté des forces de l’ordre, 95 policiers et gendarmes ont été blessés, dont 2 gravement.
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