En cette période du Ramadan, les produits halals font fureur en France si bien que l’industrie agroalimentaire s’y intéresse de plus en plus.
Avec près de 5 millions de musulmans sur le territoire, les grandes marques françaises proposent divers produits répondant aux normes de la religion musulmane. Le marché du halal, qui veut dire licite en arabe, a été multiplié par 20 en 5 ans. Actuellement, il brasse près de 5.5 milliards d’euros soit deux fois plus que celui du bio.
Dans cette optique, Casino a sorti l’été dernier sa première marque de distributeur exclusivement halal, Wassila. La gamme comprend environ 30 produits, du hachis Parmentier à la paella en passant par les petits pots pour bébé. Plusieurs industriels français entendent profiter de la manne financière que réserve encore ce marché à l’image de Carrefour, Auchan ou encore Leclerc. Parallèlement, des rayons complets halals ont été emménagés dans les grands magasins alimentaires français.
La sociologue Dounia Bouzar déplore l’engouement mercantile qui entoure le marché halal. Cette dernière rapelle que le qualificatif halal ne devrait être réservé qu’à la viande. Pourtant, actuellement, selon elle, il est est accolé à toutes sortes de produits. Par ailleurs, Ala’a Gafouri, le fondateur du Halal Institute of Food Management Industry (HIFMI), estime que 80% des produits étiquetés halal ne le seraient pas réellement, notamment dans les marques distributeurs des grandes enseignes.
Un produit étiqueté halal suppose en effet que l’abattage soit réalisé selon les rites musulmans par des sacrificateurs musulmans agréés par l’une des trois grandes mosquées françaises, celle de Paris, de Lyon ou d’Evry. Ainsi, les bêtes sont égorgées en direction de La Mecque et sont vidées de leur sang. Par ailleurs le sacrificateur doit prononcer une prière au moment de l’abattage. Le HIFMI forme notamment les sacrificateurs et les contrôleurs