Pour la première fois, les enseignants du public et du privé se sont unis hier partout en France pour manifester contre les suppressions de postes dans l’Education nationale. Le défilé a réuni 110 000 manifestants, selon le ministère de l’Intérieur, tandis que l’intersyndicale indique que 165 000 manifestants ont répondu présents dans toute la métropole, dont 45 000 à Paris (8500, d’après la préfecture de police). Le ministre de l’Education nationale, Luc Chatel a minimisé l’ampleur de la mobilisation.
Mardi 27 septembre, la mobilisation dans l’Education nationale a été massivement suivie, selon l’intersyndicale qui affirme que la moitié des enseignants était en grève. Les syndicats ont recensé 54% de grévistes dans le primaire et environ 50% dans le secondaire. Tandis que le ministère de l’Education Nationale affiche 22,3% de grévistes dans le secondaire, 25,57% dans les collèges, 23,29% dans les lycées professionnels et enfin 17,80% dans les lycées généraux et technologiques.
Sans s’attarder sur la guerre des chiffres, les syndicats veulent peser sur un projet du Budget 2012 examiné en conseil des ministres aujourd’hui et qui prévoit la suppression de 14 000 postes dans l’éducation nationale l’an prochain.
Le cri d’alarme lancé par les organisations syndicales risque toutefois de ne pas trouver l’écho escompté. Le ministre de l’Education nationale, Luc Chatel, a minimisé l’ampleur de la mobilisation. « Ce mouvement n’a rien d’historique. Trois enseignants sur quatre aujourd’hui travaillent », déclare-t-il, s’appuyant sur les chiffres du ministère de l’Intérieur.
De son côté, Nicolas Sarkozy a provoqué la colère du corps enseignant en déclarant que " son devoir de chef de l’Etat est de penser d’abord aux salariés de l’industrie, dont les emplois sont menacés par la compétition internationale, plutôt qu’aux fonctionnaires, protégés par leur statut ".
Défilant aux côtés des enseignants parisiens hier, Martine Aubry candidate à la primaire socialiste, a jugé que Nicolas Sarkozy " n’a rien compris " à la France.