Sept associations de supporters de clubs de football de Ligue 1, cinq du Paris Saint-Germain, une de l’OGC Nice et une de l’Olympique lyonnais, ont été dissoutes jeudi pour violences, une mesure sans précédent dans le sport français.
PARIS (AFP) - Sept associations de supporters de clubs de football de Ligue 1, cinq du Paris Saint-Germain, une de l’OGC Nice et une de l’Olympique lyonnais, ont été dissoutes jeudi pour violences, une mesure sans précédent dans le sport français.
Ces sept décrets - signés du Premier ministre François Fillon et du ministre de l’Intérieur Brice Hortefeux - sont parus au Journal officiel.
Ils visent le PSG avec la dissolution de deux "groupements de fait" "Commando Loubard" et "Milice Paris" de la tribune Boulogne du Parc des Princes, et de trois associations "Supras Auteuil 1991", "Paris 1970 la Grinta" et "Les Authentiks" de la tribune Auteuil.
Les décrets concernent également l’OGC Nice ("groupement de fait", "Brigade Sud de Nice") et l’Olympique lyonnais (association "Cosa Nostra de Lyon").
Jeudi matin, les avocats des "Supras" et des "Authentiks" ont indiqué à l’AFP leur intention de déposer un recours "dans les jours ou les heures qui viennent" auprès du Conseil d’Etat.
Chaque dissolution est motivée par des actes de violences reprochés à ces associations ou "groupements de fait" au cours du championnat de football de la Ligue 1.
Comme ces violents affrontements du 28 février, en marge du match PSG-OM à Paris, entre supporteurs parisiens. Un supporter de la tribune Boulogne avait alors été tabassé par des supporters de la tribune Auteuil et était décédé deux semaines plus tard de ses blessures.
Dans un communiqué, Brice Hortefeux a relevé "l’ampleur sans précédent dans l’histoire du football français de l’action menée aujourd’hui par les pouvoirs publics", indiquant que ces sanctions "s’inscrivent dans une démarche résolue d’élimination de nos stades de pseudos supporteurs au comportement totalement insupportable".
La secrétaire d’Etat aux Sports Rama Yade s’est pour sa part félicitée de ces dissolutions qui vont selon elle "fragiliser durablement" les groupes concernés.
"Il est important d’agir et de frapper fort pour dire aux bandes violentes qu’il n’y aura pas d’impunité", a-t-elle ajouté.
Le président de la Ligue professionnelle de football (LFP), Frédéric Thiriez, a lui évoqué une "bonne décision", estimant qu’il fallait "poursuivre dans cette voie".
"J’approuve cette décision de dissoudre ces associations car ce problème du hooliganisme n’a que trop duré", a également réagi le maire de Paris Bertrand Delanoë (PS), parlant d’un "premier pas" et jugeant "indispensable de poursuivre par une action forte et durable".
654 interdictions de stade (514 administratives et 140 judiciaires) sont en cours, contre 311 au 1er février, selon l’Intérieur, qui note une "réduction très sensible du nombre d’incidents ces dernières semaines, suite aux mesures prises".
Selon le ministère de l’Intérieur, "plusieurs mesures législatives seront soumises lors de l’examen de la LOPPSI (loi d’orientation sur la sécurité intérieure, ndlr) par le Sénat en juin : mise en place d’un couvre-feu anti-hooligans, possibilité d’interdire les déplacements de supporteurs dangereux, obligation de pointage pour tous les interdits de stade et allongement de la durée d’interdiction".
Il s’agit, conclut M. Hortefeux, de "mettre les pseudos supporteurs hors jeu, et permettre aux véritables supporteurs de venir au stade en famille, entre amis et en toute tranquillité".