Des bracelets électroniques censés éloigner des conjoints violents seront en expérimentation en France dès 2012. Cette nouvelle qui devrait enchanter les victimes des violences conjugales a été annoncée par la ministre des Solidarités, Roselyne Bachelot, dans son interview au quotidien 20Minutes à paraître ce jeudi 24 novembre.
Il s’agit de l’une des mesures phares de la loi contre les violences conjugales. Des bracelets électroniques chargés de tenir à distance des conjoints violents seront expérimentés dès l’an prochain dans trois villes françaises, à savoir Amiens, Strasbourg et Aix-en-Provence.
Le bracelet "sera testé sur les auteurs de violences graves ou de tentative de meurtre sur leur conjointe, condamnés à au moins cinq ans de prison. (...) Il sera expérimenté à Amiens, Strasbourg et Aix-en-Provence. Et si le test est concluant, nous le généraliserons", annonce Roselyne Bachelot, à la veille du coup d’envoi d'une nouvelle campagne contre les violences faites aux femmes.
En adaptant ce nouveau dispositif, la France suit le modèle de l'Espagne, où une soixantaine de maris ou concubins violents sont munis d'un bracelet électronique relié au système GPS. Ce " bijou " d’une réputation peu enviée est facile d’utilisation. Le conjoint violent doit porter en permanence son bracelet, tandis que la victime se voit équipée d'un boîtier qui sonne à chaque fois que son agresseur s'approche un peu trop de l’endroit où elle se trouve. Lequel boîtier est doté d'un dispositif permettant à la victime d’alerter la police en cas de menace ou de violation de sa " zone de sécurité ".
Par ailleurs, la loi contre les violences faites aux femmes de juillet 2010 a instauré le délit de violence psychologique et l'ordonnance de protection des victimes de violences conjugales. Pour ce qui est de cette ordonnance, elle permet aux victimes de se soustraire en urgence à leur conjoint. Mais malheureusement, la mesure " est inégalement inappliquée ", selon les associations. "C'est la raison pour laquelle nous allons avec Michel Mercier, garde des sceaux, engager un important travail d'information auprès des magistrats", promet Roselyne Bachelot.
La loi contre les violences conjugales prévoit aussi de créer dans chaque département un " accueil de jour spécialisé ", qui est chargé d’accompagner les femmes à préparer éventuellement un déménagement ou une réinsertion professionnelle. Selon Mme Bachelot, ce dispositif sera opérationnel "à l'horizon 2013". "Nous allons aussi mettre en place des lieux de visites familiaux entre les parents auteurs de violences et leurs enfants, dans tous les départements qui n'en disposaient pas", ajoute la ministre.