Une ancienne petite amie du meurtrier de Maëlys avait porté plainte contre lui pour "mise en danger de la vie d’autrui avec risque immédiat de mort". Les faits se sont déroulés un mois avant le rapt de la fillette.
Le cours des choses aurait-il pu changer pour Maëlys si Nordahl Lelandais avait été arrêté bien avant ? C’est désormais la question qui se pose sur toutes les lèvres depuis les révélations faites par l’ex-petite amie du présumé meurtrier. Cette dernière aurait, un mois avant l’affaire Maëlys, dénoncé la personnalité inquiétante du présumé kidnappeur de la fillette. À l’époque, la plainte visait Nordahl Lelandais pour "mise en danger de la vie d’autrui avec risque immédiat de mort". Malheureusement, il semblerait que les gendarmes n’aient pas eu le temps de traiter la dénonciation.
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Karine*, 38 ans, se rappelle de sa rencontre avec Nordahl Lelandais en mai 2015 sur un site de rencontres. Très vite, les deux passionnés de chiens se découvrent plusieurs affinités. Le meurtrier de Maëlys dit que Karine est la femme de sa vie et s’invente une vie de "guerrier" qui a fait la légion. Rapidement pourtant, la femme découvre son tissu de mensonges et entreprend de rompre en décembre 2016. Cette rupture, Nordahl Lelandais l’a très mal pris. "Il l’a giflée violemment. Il ne voulait pas de cette séparation", explique Me Ronald Gallo, l’avocat de Karine.
Outre cette violence, la femme aurait également subi des menaces de la part de Nordahl Lelandais qui ne cesse de la harceler. "Ça va être grave pour toi !", la menace ce dernier. Quand Karine s’est rendue à la gendarmerie pour dénoncer tout ce qu’elle vivait à l’époque, elle se serait vu opposer une fin de non-recevoir. "On lui a rétorqué qu’elle n’avait pas de preuve, qu’il fallait même qu’elle arrête de provoquer Lelandais", explique Me Gallo. En persistant, Karine finit par déposer une plainte, mais cette dernière s’est avérée sans suites.
Nordahl Lelandais est ainsi laissé libre sans être inquiété jusqu’à l’irréparable commis le 27 août 2017, lors d’un mariage à Pont-de-Beauvoisin. L’homme kidnappe la petite Maëlys et avoue bien plus tard l’avoir tué "involontairement". "Ma cliente éprouve une forme de responsabilité, de culpabilité, par rapport à la mort de Maëlys. Elle se dit que si sa plainte avait été prise au sérieux, Lelandais aurait été entendu, inquiété, suspecté, surveillé par les gendarmes et la justice. Et peut-être que le drame subi par Maëlys ne serait jamais survenu", a expliqué Me Gallo. Le parquet de Chambéry n’a pas fait de commentaires par rapport à cette affaire.
Désormais Karine estime avoir échappé à la mort grâce à Maëlys dont le destin funeste a croisé celui de Nordahl Lelandais. Au cours de ces derniers mois, la jeune femme a été questionnée par les gendarmes sur son ancien compagnon. Toutefois, cette dernière ne se satisfait pas uniquement de son statut de témoin. "Elle voudrait être reconnue en tant que victime", a expliqué l’homme de loi de Karine. Me Gallo demande à ce que toutes les plaintes émises par sa cliente contre Nordahl Lelandais soient réactivées.
*(Le prénom a été changé)
Source : Le Parisien