Dans l’attente d’un plan européen promis par le chef de l’Etat Emmanuel Macron, Edouard Philippe a dévoilé ce lundi un nouveau plan ciblant en priorité les contenus haineux sur Internet.
Le gouvernement veut agir contre le contexte de flambée des actes antisémites et antimusulmans qui déferle actuellement sur la Toile. Le Premier ministre Edouard Philippe a présenté ce lundi un nouveau plan qui couvre la période 2018-2020. Le but est de mettre fin aux contenus haineux et racistes sur les réseaux sociaux. Plusieurs mesures ont été annoncées au musée national de l’histoire de l’immigration. Il s’agit de mener une lutte plus efficace en obligeant les plateformes à "prendre leurs responsabilités". Dans cette perspective, une modification de la loi française sera effectuée "sans attendre". "On ne me fera jamais croire que les réseaux sociaux seraient des espaces hors-sol. Pour moi, tout ce qui est publié et diffusé en France, est publié et diffusé en France. Et doit donc répondre aux lois de la République", a souligné le locataire de Matignon sur le récit de BFMTV.
Parmi les autres mesures annoncées par le gouvernement figure la mise en place d’une enquête sous pseudonyme. Ce dispositif qui sera présenté en Conseil des ministres le 18 avril invite les cyberenquêteurs à entrer dans des espaces de discussion en ligne. Cette démarche va faciliter l’identification des auteurs de propos haineux. Le gouvernement table aussi sur le renforcement des compétences et des effectifs de la plateforme de signalement en ligne Pharos. Pour assurer une meilleure prise en compte des victimes, une expérimentation d’un réseau d’enquêteurs et de magistrats spécifiquement formés à la lutte contre la haine sera lancée dès septembre.
Le plan comporte également un volet éducatif avec la création d’une "équipe nationale d’intervention rapide". Celle-ci aura pour mission "d’épauler les enseignants" confrontés à des situations conflictuelles. D’après le Premier ministre Edouard Philippe, ce plan va bénéficier de "moyens sanctuarisés". "C’est une politique prioritaire, elle est préservée", a affirmé le délégué interministériel à la lutte contre le racisme et l’antisémitisme (Dilcrah), Frédéric Potier. En ce qui concerne les réseaux sociaux, ils pourraient bénéficier d’un troisième statut en dehors de celui d’éditeur et d’hébergeur, rapporte Europe1.
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