La ministre des Outre-mer Annick Girardin a suspendu la décision de délocaliser partiellement le CHU de Guadeloupe suite aux malaises inexpliqués de plusieurs membres du personnel.
Le CHU de Guadeloupe, situé à Pointe-à-Pitre, a annoncé jeudi 1er mars une "délocalisation partielle" à la suite de "malaises" de membres du personnel. Cette décision intervient trois mois après l’incendie qui a détruit une partie de l’établissement hospitalier en novembre.
Quelques jours après la réouverture partielle de la tour sud, en janvier, plusieurs membres du personnel s’étaient plaints de "malaises ", s’inquiétant de la "qualité de l’air". Après de multiples investigations, n’ayant relevé aucune anomalie, la direction a privilégié une "délocalisation partielle en interne, par le biais d’opérations tiroirs entre services", plutôt qu’une "délocalisation en externe". Des membres du personnel s’étaient mobilisés en "un collectif de défense", courant février. Depuis ces malaises, des "mesures préventives telles que l’arrêt de la climatisation centrale, le confinement professionnel des lieux exposés, la décontamination des locaux" ont été mises en place.
Au sein du CHU, la tension est vive après l’annonce de la direction de privilégier une "délocalisation partielle en interne". Annick Girardin s’est exprimée aux médias locaux assurant qu’elle prend en compte "l’inquiétude des personnels". La ministre explique que des échanges avaient eu lieu avec ces personnels. "J’ai donc suspendu une partie de la décision qui avait été prise", avait indiqué Annick Girardin, samedi soir. "Cette décision n’est pas suffisamment éclairée aujourd’hui. Cela ne veut pas dire qu’on ne prendra pas cette même décision, ça veut dire qu’on se pose véritablement la question et on se pose cette question avec l’équipe hospitalière", a ajouté la ministre.
Malgré la décision de la ministre, les inquiétudes persistent. "Ça nous permet de diminuer la tension mais ça n’est toujours pas satisfaisant", a réagi Mona Hedreville, cardiologue au CHU et l’une des porte-paroles du collectif. "Trois mois après, on se retrouve de nouveau dans une situation d’urgence", a-t-elle dénoncé. Elle a évoqué une "recrudescence des odeurs en stérilisation et en laboratoire" ainsi qu’en "chirurgie pédiatrique" et "au 9è étage" avec de récents malaises "dans la tour nord".