Au moins 200 syndromes de bébé secoué seraient recensés en France chaque année. Afin de mieux prendre en charge les enfants, la Haute Autorité de Santé (HAS) a actualisé ses recommandations aux médecins.
Est désignée par le syndrome du bébé secoué, la situation pendant laquelle un adulte secoue un nourrisson. Il le fait généralement par exaspération, colère ou épuisement lorsqu’il ne supporte plus les pleurs de l’enfant. Les conséquences de cette forme de maltraitance infantile sont souvent mal connues, mais peuvent être dramatiques. Pour mieux repérer le syndrome et assurer une meilleure prise en charge de l’enfant, la Haute Autorité de Santé (HAS) a fait une mise à jour de ses recommandations aux médecins vendredi. L’organisme estime qu’avec l’avancée des connaissances scientifiques ces dernières années, les professionnels de santé peuvent aujourd’hui "poser un diagnostic clair".
Le nombre de syndromes de bébés secoués en France s’élève à au moins 200. Entre 10 à 40% en meurent et le reste conserve des séquelles à vie comme des difficultés d’apprentissage, des troubles visuels, des crises d’épilepsie, voire une paralysie. "Le diagnostic de secouement est davantage documenté devant des symptômes neurologiques tels que certains types précis d’hématomes sous-duraux (HSD) et d’hémorragies rétiniennes (HR)", qui peuvent être confirmés par "une imagerie cérébrale (scanner en urgence puis IRM) et un examen du fond d’œil", détaille la HAS dans son communiqué relayé par 20 Minutes. Par ailleurs, en cas de suspicion, l’enfant doit être immédiatement hospitalisé en soins intensifs pédiatriques. De son côté, le professionnel de santé doit impérativement signaler le procureur de la République pour protéger l’enfant.
L’organisme a déjà alerté sur ce phénomène en 2011, mais des symptômes "pas spécifiques" n’ont pas permis d’établir un diagnostic certain. La HAS espère qu’avec ces nouvelles recommandations, les médecins vont occuper un rôle clé par une meilleure connaissance du syndrome. Ils pourront le repérer plus facilement et empêcher les récidives - qui surviennent dans plus de la moitié des cas. C’est également un moyen de faire de la prévention. Les professionnels de santé sont invités à prévenir systématiquement tous les parents au moment de la naissance sur les dangers de ce geste.