L’Association du transport aérien international (IATA) a constaté une augmentation du nombre d’incidents impliquant des passagers turbulents à bord des avions en 2015. La compagnie aérienne française Air France révèle les dessous d’un "vol à problème".
Les passagers sont de plus en plus indisciplinés et même violents à bord des avions en 2015. IATA, International Air Transport Association, a indiqué dans un rapport que le nombre de vols avec des incidents est passé de 9 316 en 2014 à 10 854 en 2015. Dans 11% des cas, les passagers incriminés vont jusqu’à frapper d’autres passagers ou des membres d’équipage ou encore abimer l’avion. Pour le reste, c’est des insultes, des refus de suivre les ordres des membres d’équipages et autres formes de comportement antisocial.
Ces "passagers indisciplinés" sont un vrai problème pour les compagnies aériennes. "On observe en effet une très légère augmentation des faits, mais moindre que dans d’autres compagnies", confie à LCI Patrick Rouby, directeur adjoint de la sécurité. "Ces débordements touchent environ 0, 40% de nos passagers". Les incidents sont classés en trois niveaux. Niveau 1 : ce sont les perturbateurs, qui affichent une résistance passive au bon déroulement du vol. En 2, ceux qui refusent d’appliquer les consignes, qui perturbent l’équipage de manière répétée. En 3, il s’agit des comportements très violents, une mise en danger de la sécurité du vol. Chez Air France, la majorité des incidents sont classés en niveau 2 : "On en compte en moyenne une vingtaine par semaine", explique Patrick Rouby. Au total, la compagnie dénombre en moyenne entre 20 et 30 incidents par mois.
Chaque incident est remonté par le personnel navigant et une plainte est déposée par la compagnie. "On travaille d’ailleurs sur la systématisation de ces plaintes, avec le parquet de Bobigny. C’est une rupture unilatérale d’un contrat par le passager, qui doit assumer les responsabilités qui en découlent", précise Patrick Rouby. Ainsi, se faire débarquer d’un avion coûte plusieurs dizaine de milliers d’euros. Pour éviter de tel désagrément, Air France demande à ses agents d’être plus attentifs. "On essaie de les détecter au sol", explique-t-il. "On travaille notamment sur la mise en place d’une ’blacklist’ des passagers à problèmes, qui ne pourraient plus voyager sur notre compagnie". La Cnil (Commission nationale de l’informatique et des libertés) a d’ores et déjà donné son autorisation. Cette liste noire devrait se mettre en place dans les prochains mois.