Illustration - SIPA
Pour une lutte plus efficace contre l’IVG, un "manuel de bioéthique" a été distribué dans quelques lycées privés. À l’intérieur se trouvent des consignes contre l’avortement qui ont fait polémiques.
La journée mondiale du droit à l’avortement s’est tenue le mercredi 28 septembre. Curieusement dans le même temps, la fondation Lejeune qui lutte contre l’IVG et l’euthanasie a distribué des manuels anti-avortement dans certains lycées privés sous contrat de France. Le livret qui se présente comme étant un "manuel de bioéthique" et édité en 2006 détaille "près de 9 millions d’avortements ont été pratiqués depuis 1975" dans le territoire de l’Hexagone. D’après l’auteur du livre, cela fait donc "9 millions d’enfants uniques, irremplaçables".
La publication de ces livres aurait pu rester secrète si ce n’est l’initiative de deux lycéennes de l’Académie de Montpellier. Ces dernières ont envoyé au dessinateur Nawak des photos de la brochure. La publication sur Facebook de la photo de la couverture du "manuel de bioéthique" a immédiatement suscité la polémique. "On a trouvé ce manuel mardi 27 septembre sur un présentoir à la vie scolaire de notre lycée", raconte l’une des jeunes filles, qui se dit outrée par rapport à ce qu’elle a pu y lire.
Selon les informations rapportées par le Huffington Post, d’autres parents et élèves se sont joints à ce premier témoignage. "Mes deux filles aînées ont eu entre les mains ce manuel de bioéthique. C’était en classe de première pendant leur "formation humaine et religieuse" donc hors des cours. C’est surtout ma deuxième fille qui m’a alertée en 2013. Pendant la lecture du manuel et de témoignages terribles sur l’avortement, une de ses camarades s’est même évanouie", témoigne une mère de famille.
De son côté, la fondation Lejeune ne comprend pas la polémique qui entoure le partage de son livre dans certains lycées de France, notamment les établissements catholiques. "Ce manuel a été écrit par des médecins, des juristes, des philosophes. On y expose de manière objective la question de l’avortement. Nous n’avons jamais eu de souci, assure le service de presse. Ce n’est pas comme si c’était diffusé dans un centre de planning familial. Lorsque l’on met ses enfants dans un établissement catholique, pourquoi s’en étonner ? C’est la position de l’église sur l’avortement", se défend la fondation Lejeune.
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