Plus d’une semaine après l’attentat de Nice, une enquête OpinionWay pour "20 Minutes" a révélé qu’un jeune sur deux a été plongé dans la tristesse après cette nuit de l’horreur, mais le sentiment de peur n’a pas de place dans leur quotidien.
Si les enfants sont traumatisés après l’attentat de Nice ayant fait 84 morts et près de 330 blessés, les jeunes, eux, n’ont pas peur. Comme en témoignent les résultats de cette enquête exclusive d’Opinionway pour 20 Minutes, 88% d’entre eux affirment ne pas avoir peur contre 12% avouant avoir ressenti de la peur après ce drame. Pour les autres sentiments qui gagnent ces jeunes, 32% se disent être en colère contre 12% qui crient de la haine. Mais en général, les jeunes préfèrent profiter de la vie et se faire plaisir (54%), d’autres souhaitent passer plus de temps avec leurs proches (39%).
Tristesse, colère, consternation, les jeunes sont partagés entre ces sentiments, mais en dépit de leur lassitude, la solidarité prend toujours le dessus. Guillaume, 18 ans, étudiant en informatique, a confié avoir "rapidement échangé" avec ses amis après que l’attaque de Nice a été annoncée. "Quand ça arrive, l’essentiel est de communiquer, parler, ne pas se retrouver tout seul", a-t-il souligné. Si les réseaux sociaux jouent un rôle important dans les échanges d’informations, 46% des jeunes considèrent qu’ils sont peu fiables. Selon eux, ils véhiculent des rumeurs infondées. Seuls 25% des jeunes considèrent que dans de telles situations les réseaux sociaux sont "une source d’information qui permet de suivre l’événement en direct" et 18 % s’en servent surtout pour "témoigner de son soutien ou de sa solidarité".
Après l’attentat de Nice qui a brisé de nombreuses familles, les jeunes ont adopté la même manière de vivre. Seuls 23 % estiment qu’il faut "faire preuve de plus de prudence" et 20 % pensent qu’il serait bon de "quitter le pays et vivre ailleurs". "Je m’efforce de croire que mon avenir sera celui que je veux tracer, je refuse que des personnes comme ça pourrissent mon quotidien et de vivre avec un sentiment d’insécurité et de peur", a d’ailleurs lâché Illan, un étudiant en droit âgé de 19 ans. Toutefois, la menace terroriste traverse quelquefois l’esprit de certains d’entre eux.
Malgré tout cela, les jeunes ne portent pas un grand intérêt à un engagement solidaire, citoyen ou politique. En effet, seuls 4 % veulent s’engager dans une association pour aider les victimes de l’attentat de Nice et leur famille et 18 % estiment qu’il serait mieux de s’engager dans l’armée, la gendarmerie ou la réserve opérationnelle. Ils sont néanmoins conscients que la société française est confrontée à des risques de fractures. "De ce que je vois sur les réseaux sociaux, l’unité nationale commence à s’effriter", a déclaré Mirana. "Ce qui m’inquiète, c’est ce que cela va engendrer comme divisions au niveau national ou européen", a poursuivi Anne en se demandant "dans quelle société vivront nos enfants ?"
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