Près de huit mois après les attaques meurtrières à Paris, le président de la Commission d’enquête parlementaire sur les attentats de 2015 veut éviter un nouveau 13 novembre en proposant une révolution dans les structures spécialisées.
La soirée du vendredi 13 novembre 2015, Paris a connu trois heures de carnage au Bataclan, aux terrasses de bars et restaurants parisiens, et aux abords du Stade de France et à Saint-Denis. Au total, 130 personnes ont trouvé la mort et 496 autres ont été blessées. Pour éviter de telles "tragédies", le député Les républicains Georges Fenech, président de la Commission d’enquête parlementaire sur les attentats de 2015 en France ainsi que le rapporteur socialiste Sébastien Pietrasanta donnent des conclusions qui seront soumises au vote de la commission ce mardi.
Miser sur l’unification
Les propositions de Georges Fenech sont données "à titre personnel", insiste-t-il sur Le Figaro. Selon ses constats, la Force d’intervention de la police nationale (FIPN) n’a pas été déclenchée lors des attentats à Paris contrairement à ce qui fut décidé lors de l’attaque contre l’hyper-cacher de la porte de Vincennes en janvier 2015. "Une telle décision aurait eu pour effet de confier au RAID et non à la BRI de Paris la conduite des opérations", a-t-il indiqué. C’est pourquoi il défend un "commandement unifié en cas d’intervention de nos trois forces d’intervention". Par ailleurs, il préconise le transfert des compétences de la Direction parisienne du Renseignement à la DGSI. Toujours dans un souci d’unification, la commission Fenech-Pietrasanta propose une fusion de l’état-major opérationnel de prévention du terrorisme (EMOPT) créé par Bernard Cazeneuve au sein même de son cabinet et l’Unité de coordination et de lutte antiterroriste (UCLAT) de la direction générale de la police.
Instaurer une véritable coordination
Georges Fenech déplore en outre l’absence de la part des services israélien, grec, turc ou américain, de leur homologue chargé de l’antiterrorisme en France. "Je partage entièrement la proposition de créer une Agence nationale de lutte contre le terrorisme", a-t-il indiqué en se référant au modèle américain du Tide (Terrorist Identities Datamart Environment). En ce qui concerne le Renseignement pénitentiaire, une motivation des troupes est indispensable, a confié le président de la Commission d’enquête parlementaire sur les attentats de 2015 en France. En outre, il défend la possibilité de mettre en place une rétention administrative limitée dans le temps, une assignation à résidence ou a minima un bracelet électronique. "Ce n’est pas avec des centres de déradicalisation fondés sur le volontarisme que l’on mettra ces individus hors d’état de nuire", estime le député.
Renforcer les secours
Outre la création de "colonnes d’extraction des victimes en zone d’exclusion composées de secouristes intervenant sous la protection des forces d’intervention", le rapport propose une formation des équipes de secours et médicales à "la médecine de guerre et aux techniques de damage control". Enfin, face aux différents ratés judiciaires le renforcement des modalités de contrôles judiciaires des personnes mises en examen pour des infractions à caractère terroriste ne doit pas être négligé. D’emblée, Georges Fenech propose de "mettre en œuvre un plan de recrutement dédié aux juridictions spécialisées".
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