Le bras de fer entre les syndicats et le gouvernement est de plus en plus tendu. La CGT dénonce une "décision politique" du gouvernement qui veut interdire la manifestation de jeudi. Le droit de manifester est "une liberté fondamentale et un droit constitutionnel", rappelle Sophie Binet, membre du bureau confédéral de la CGT.
La semaine dernière, sept organisations syndicales anti-Loi Travail (CGT, FO, FSU, Solidaires, Unef, Fidl, UNL) ont demandé l’autorisation de manifester jeudi 23 juin à Paris entre Bastille et Nation. Depuis, ils attendaient la réponse de la préfecture, qui s’est prononcée lundi 20 juin, en formulant une contre-proposition : un "rassemblement statique" plutôt qu’un défilé. Le ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve a demandé dans une lettre adressée à la CGT de "prendre en considération" la proposition du préfet de police de Paris.
Les syndicats eux n’entendent pas subir ces pressions et le bras de fer se poursuit. Ces derniers y voient une "remise en cause de la liberté de manifester". Sophie Binet, membre du bureau confédéral de la CGT, dénonce sur RTL "l’entêtement" du gouvernement. "Ce n’est pas une décision de maintien de l’ordre, c’est une décision politique", s’insurge-t-elle. Le droit de manifester est "une liberté fondamentale et un droit constitutionnel", rappelle-t-elle.
Malgré la décision de la préfecture, Sophie Binet concède que les débordements sont devenus incontrôlables et dénonce les dégradations. "Les casseurs occultent le fond des revendications, c’est la raison pour laquelle la CGT les condamne". Mais elle renvoie chacun à son rôle : "Notre responsabilité est d’assurer la sécurité des manifestants, la responsabilité de l’État est de maintenir l’ordre public", explique-t-elle.
Pour elle, la seule solution pour un retour au calme est de retirer simplement et purement la Loi Travail. "Ce que nous attendons, c’est que le gouvernement arrête avec son entêtement (…) ce qui se passe aujourd’hui est le résultat de la déconnexion béante entre le gouvernement le monde du travail", tranche la militante.
Dernière passe d’armes des syndicats, le courrier adressé à Bernard Cazeneuve qui demande de : "faire une nouvelle proposition de manifestation garantissant la sécurité de tous". Affaire à suivre.
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