Le vendredi 13 novembre 2015, Paris était la cible de plusieurs attaques terroristes ayant fait 130 morts et des centaines de blessés. En ce vendredi 13 mai, soit six mois jour pour jour après ces attentats, faisons le point sur les avancées de l’enquête.
Les enquêtes relatives aux pires attentats commis en France se poursuivent encore six mois après les faits. La justice attend notamment des révélations du suspect-clé Salah Abdeslam, arrêté le 18 mars dernier et transféré en France le 27 avril.
Où en est l’enquête ?
À ce jour, les enquêteurs ont réussi à identifier une quarantaine de personnes, kamikazes, soutiens ou complices appartenant au réseau franco-belge à l’œuvre derrière les tueries de Paris et Bruxelles. Parmi eux, une vingtaine de suspects ont été mis en examen ou inculpés en France et la majorité en Belgique. Le fait le plus marquant est l’arrestation, le 18 mars, de Salah Abdeslam, le dixième homme des commandos. Mais cette capture du suspect numéro un des attentats de Paris n’a pas empêché quatre jours après, une réplique des djihadistes à Bruxelles par un double attentat ayant fait 32 morts.
Les zones d’ombre à clarifier
Six mois après les attentats à Paris, les six juges antiterroristes en charge de l’enquête française se focalisent surtout sur l’identification des commanditaires. Plusieurs questions restent encore sans réponses à savoir l’identité du donneur l’ordre, le déroulement du recrutement des assaillants ou encore le fournisseur des armes. Le Belgo-Marocain Abdelhamid Abaaoud, assassiné dans un assaut du Raid cinq jours après les attentats de novembre, serait l’inspirateur des attaques. Toutefois, le rôle de Fabien Clain, vétéran du djihadisme français ayant rejoint la Syrie au premier trimestre 2015 et dont la voix retentit dans la revendication audio des attentats, est toujours indéterminé. Comme rapporté par Le Point, celui qui porte le nom de guerre "Abou Ahmad" se trouve dans le collimateur des enquêteurs. Il aurait organisé depuis la Syrie l’arrivée en Europe, avec deux des kamikazes du Stade de France, de ces deux djihadistes qui auraient été envoyés pour participer aussi aux tueries de Paris.
Les attentes sur les révélations de Salah Abdeslam
Salah Abdeslam va-t-il vendre la mèche ? Seul terroriste en vie des attentats du 13 novembre, l’homme arrêté le 18 mars dernier dans son quartier de Molenbeek à Bruxelles doit être entendu le 20 mai par les magistrats antiterroristes. Lors de sa première comparution le 27 avril, son avocat français, Me Frank Berton a déclaré au juge que son client allait "s’expliquer ultérieurement". De son côté, son avocat belge Me Sven Mary estime qu’Abdeslam maintiendra ses positions en cherchant à minimiser son rôle. Face aux enquêteurs belges, le terroriste a assuré avoir fait "machine arrière" alors qu’il devait se faire exploser au Stade de France. "Plutôt un suiveur qu’un meneur", a affirmé son avocat.
Et les autres suspects ?
Mohamed Abrini, un autre suspect-clé de l’enquête française a été repéré avec les frères Abdeslam avant les tueries de Paris, dans le convoi transportant les assaillants de la Belgique en région parisienne. Arrêté en avril, "l’homme au chapeau" est visé par un mandat d’arrêt des juges français. Une source proche du dossier a toutefois précisé que son transfèrement n’est pas encore au programme.