Les signalements de radicalisation sont en forte hausse depuis un an. Chaque jour, le 08 00 00 56 96 reçoit huit appels signalant des comportements qui inquiètent les proches.
Le 08 00 00 56 96, le numéro de signalisation de radicalisation, a été mis en place en avril 2014. Selon les statistiques d’utilisation du numéro anti-djihad qu’Europe 1 a pu consulter en exclusivité hier, le taux d’utilisation a bondi de 45% en un an. Le ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve reviendra ce soir sur son action lors d’un colloque sur la prévention de la radicalisation.
Entre avril 2015 et avril 2016, 2 700 cas sérieux de radicalisation ont été signalés au 08 00 00 56 96. Les appels traités sont en réalité nettement plus nombreux, mais ces 2 700 personnes sont les profils jugés pertinents par le ministère de l’Intérieur après un entretien qui dure en moyenne plus d’une heure.
Chaque jour, ce sont donc huit cas de radicalisation suscitant l’inquiétude des proches remontent au ministère de l’Intérieur. Sur l’année, la plateforme a enregistré des pics d’appels, et le plus notable a eu lieu en novembre dernier, le mois des attentats de Paris. Cette hausse qui s’explique sans doute par une population davantage sensibilisée et vigilante.
Sur l’année, la principale conclusion, c’est que les signalements de radicalisation concernent autant des convertis que des musulmans. Les appels concernent majoritairement des hommes, mais que les femmes ne sont pas absentes pour autant, puisqu’elles représentent 40% des signalements. Enfin, l’âge des profils recensés via le numéro vert est également révélateur : dans 1 cas sur 5, l’appel concerne un mineur. Chez les filles, les moins de 18 ans représentent un tiers des signalements avec des adolescents qui, selon l’hypothèse soulevée par un collaborateur de Bernard Cazeneuve, sont peut-être plus en quête d’identité.