L’agence américaine de la sécurité (NSA) affirme que les attentats du 13 novembre n’auraient pu être organisés sans le cryptage. Elle pointe les entreprises technologiques.
En plein bras de fer entre Apple et le FBI, l’agence américaine de la sécurité (NSA) met en cause les entreprises technologiques qui ont choisi de crypter les données pour des raisons de sécurité et de vie privée, rapporte le site 20minutes.fr.
Aux États-Unis, Apple et le FBI sont entrés en guerre pour contourner la protection de l’iPhone d’un des auteurs de l’attaque de San Bernardino. L’agence estime que sans le cryptage des communications, les attentats du 13 novembre n’auraient jamais eu lieu. "Certaines communications étaient chiffrées. Nous n’avons pas pu obtenir un aperçu assez tôt. Si nous avions su, Paris n’aurait pas eu lieu ", insiste Michael Rogers, le directeur de la NSA.
La CIA avait tenu le même discours. Certaines conversations étaient cryptées, mais des SMS comme "On y va" ont été envoyés tels quels. WhatsApp, iMessage et Telegram sont accusés de compliquer l’enquête, mais l’agence affirme qu’il est impossible d’arrêter les terroristes en espionnant leurs communications.
En effet, au-delà des messageries commerciales, des protocoles de cryptages faciles à mettre en place sur des systèmes privés sont à portée de main, selon l’experte en sécurité Andrea Shepard. Daesh et Al-Qaïda peuvent donc trouver des solutions pour contourner la surveillance. Les organisations terroristes peuvent aussi varier leurs méthodes : Amedy Coulibaly communiquait avec ses donneurs d’ordres via des brouillons d’emails partagés qui n’étaient jamais envoyés.
La NSA évoque une cinquantaine d’attaques déjouées depuis le 11 septembre 2001 grâce à la surveillance de masse. Mais plusieurs enquêtes ont douché les espoirs. Après les attentats de Boston, Ed Davis, le chef de la police de la ville, avait expliqué qu’un ordinateur ne va jamais donner directement le nom d’un terroriste. "C’est l’implication de la communauté et les enquêtes traditionnelles qui sont les plus efficaces", assure-t-il.