Le principe "Travailler plus pour gagner plus", c’est la proposition de la direction d’Air France à ses salariés dans le cadre du dialogue social entre les deux parties.
En difficulté, Air France veut valoriser chacun de ses employés en fonction de sa productivité, selon les explications de son DRH, Xavier Broseta ce lundi. "Nous proposons de créer trois contrats de travail. Dans le premier, le salarié accepte d’atteindre la productivité demandée, son salaire reste identique à celui d’aujourd’hui. Dans le deuxième, il travaille encore plus mais gagne plus. Dans le troisième, enfin, il peut refuser de suivre cette hausse de la productivité, mais alors sa rémunération diminue (…) On a fait cette proposition aux pilotes, on peut l’étendre aux hôtesses et aux stewards. C’est sur la table", explique-t-il.
Les pilotes pourtant affirment être étonnés de cette annonce. "Je suis toujours aussi étonné de la forme que cela prend, c’est-à-dire qu’on fait des annonces dans la presse qui concernent les organisations professionnelles. On ne leur en parle pas avant, bien entendu. Et puis on guette par voix de média leur réaction. Le dialogue social ce n’est pas comme ça que ça doit fonctionner. Et je me dis qu’il y a un vrai problème de dialogue avec cette direction d’Air France", déplore Philippe Evain, président du syndicat SNPL.
Le DRH explique qu’Air France est obligée de recourir à ces mesures (outre les 2900 départs à la retraite étalés jusqu’en 2017), afin de devenir compétitive sur le marché. Avec le rythme actuel, la compagnie se dirige vers la banqueroute. Dans le marché boursier, confie le DRH, Air France vaut moins de 2 milliards d’euros. Avec la situation qui prévaut au sein de la compagnie aérienne, Michael O’Leary, PDG de Ryanair, peut se targuer de pouvoir se payer Air France comme il s’achète son paquet de cigarettes.