Les ruptures de stock dans les pharmacies ont été multipliées par dix depuis 2008, d’après l’Agence nationale de sécurité des médicaments.
Les ruptures d’approvisionnement de médicaments sont légion en France, note le site 20minutes.fr. En effet, d’après les chiffres publiés par l’Agence nationale de sécurité des médicaments (ANSM), les pénuries de médicaments dans les pharmacies ont été multipliées par dix en sept ans.
Sur le terrain, la situation est encore pire, à en croire les témoignages des pharmaciens. "Depuis mai, 300 médicaments s’affichent en rupture de stock sur les listings des fournisseurs", explique Issam Bouha, qui tient une pharmacie à Clamart, dans les Hauts-de-Seine, citant certains médicaments rares, ceux utilisés contre l’hypertension, des immunosuppresseurs, ou encore des vaccins.
Issam Bouha souligne qu’il a chaque jour au moins un patient auquel il ne peut fournir un des médicaments qui lui a été prescrit. Le pharmacien a d’ailleurs adressé à ce sujet une alerte sanitaire à l’ANSM, et a mis en demeure son fournisseur et plusieurs laboratoires.
Les causes de ces ruptures de stock de médicaments sont multiples. On peut d’abord citer les capacités de productions qui sont insuffisantes, mais aussi le manque de matières premières. La demande est également en hausse, tout comme les incidents dans la chaîne de fabrication. On remarque aussi un dysfonctionnement organisé que les professionnels appellent contingentement.
Les laboratoires ne veulent pas que les grossistes vendent leurs médicaments à l’étranger, là où ils sont mieux remboursés et où les marges sont plus importantes. Les laboratoires limitent aussi le nombre de boîtes mises à la disposition des grossistes, entraînant de fait des pénuries, au détriment des patients français.
La future loi de santé, votée en avril par l’Assemblée nationale et qui sera examinée par le Sénat en septembre, veut que la disponibilité soit mieux encadrée. Mais cet encadrement concerne uniquement les médicaments d’intérêt thérapeutique majeur, ceux dont l’absence sur le marché pourrait être gravement préjudiciable au patient. Il s’agit des antirétroviraux, des antibiotiques, des anticancéreux ou encore des anesthésiques généraux.