Après la sortie des arrêtés municipaux interdisant aux commerçants musulmans de travailler la nuit, le maire FN de Beaucaire dans le Gard, Julien Sanchez, a été cité mercredi à comparaître. Plusieurs responsables du Front national accusent le "communautarisme islamique".
Des commerçants de culte musulman ont considéré "discriminatoires" deux arrêtés municipaux destinés à la fermeture des magasins dans certains quartiers de la ville pendant la nuit. En conséquence, le maire Front National de Beaucaire, dans le Gard, Julien Sanchez, a été cité à comparaître mercredi par des commerçants musulmans. Se portant partie civile, Abdallah Zekri, président de l’Observatoire national contre l’islamophobie, au sein du Conseil français du culte musulman (CFCM) a déclaré que l’audience devant le tribunal correctionnel de Nîmes devra se dérouler le 1er septembre à 14h00.
La période du ramadan couverte
Deux arrêtés sont principalement mis en cause dont celui du 16 juin qui interdit l’ouverture de toutes les épiceries, primeurs, et commerce de distribution entre 23H00 et 08H00 dans un périmètre qui se trouve à l’intérieur du centre-ville. Le second arrêté est celui du 17 juin 2015 "interdisant à tous les commerces" d’exercer de 23h00 à 05h00 dans deux rues de la ville. Ces arrêtés municipaux s’attaquent substantiellement aux commerçants maghrébins, appartenant à la confession musulmane. D’autant plus que la période du ramadan pendant laquelle l’activité commerciale est la plus importante pour les commerçants concernés est incluse dans la "période visée par les arrêtés", à savoir jusqu’au 31 octobre.
Une bataille contre le "communautarisme"
D’après toujours Abdallah Zekri, "les mesures prises par ce maire (FN) visent à asphyxier l’activité économique de ces commerçants, en raison de leur appartenance à la religion musulmane". Les principaux responsables FN se sont alors enflammés et ils en ont fait une bataille contre le "communautarisme". Julien Sanchez a contesté toute connotation discriminatoire, évoquant la "tranquillité des habitants en termes de bruit ou d’alcool" tout en attaquant le CFCM sur Twitter : "Ce n’est pas le communautariste CFCM qui me dictera ce que je dois faire à #Beaucaire !" De son côté, la présidente du FN, Marine Le Pen, a entièrement soutenu le maire de Beaucaire ainsi que le maintien de l’ordre et la tranquillité publique.