Au fil des années, le bac littéraire est considéré comme un bac pour filles. Les statistiques de l’Education l’attestent : on en comptait 78,8 % dans cette filière en 2013.
Marie Duru-Bellat, sociologue de l’éducation, professeure de sociologie à Sciences Po Paris et chercheuse à l’Observatoire sociologique du changement (OSC-CNRS), s’exprime sur le sujet. En matière d’études, certaines choses semblent immuables, comme le fait que la terminale L soit toujours composée en grande majorité de filles. D’après les dernières statistiques du ministère de l’Éducation nationale, une tendance par filière est toujours bien marquée selon le genre. Ainsi, elles étaient 78,8 % à passer un baccalauréat littéraire en France en 2013.
Quant à celles qui ne sont pas en filière littéraire au baccalauréat, elles se tournent plus naturellement vers les classes économiques que vers les classes scientifiques, composées la même année à 57,1 % de garçons.
"Dès les petites classes, les filles apprennent plus vite à lire et à écrire, elles ont plus de vocabulaire et sont meilleures en orthographe", soutient Marie Duru-Bellat.
Selon la spécialiste, ces premières différences reflètent souvent ce qui se passe au sein de la famille. "Les parents discutent plus avec les petites filles, qui restent à table et écoutent les adultes parler, alors que les garçons sont poussés à explorer l’environnement", observe-t-elle.
Derrière cette distinction persiste le préjugé la série L offre moins de débouchées, et inconsciemment, certains parents se disent que finalement, "ce n’est pas grave si la fille va dans cette filière, car elle n’apportera qu’un salaire d’appoint dans un couple".
Généralement un garçon élève moyen ou plutôt bon va être convoqué s’il ne veut pas aller en S, mais les filles acceptent cette sorte de prédestination. Cela est dû au fait que les jeunes se tournent spontanément vers la voie qui est "normale" pour leur genre, selon les stéréotypes.