Le Ramadan de cette année tombe en pleine période de bac, un gros dilemme pour les jeunes musulmans candidats qui balancent entre suivre la tradition et leur performance durant l’examen.
Bac et Ramadan se superposent
Cette coïncidence de la date du Ramadan avec les épreuves écrites du bac met les jeunes musulmans face à un défi bien corsé. En effet, la tradition veut qu’il n’y ait aucun motif valable pour l’abstention du jeûne au cours même de l’examen national.
Pour rappel, le baccalauréat général comme technologique va s’étaler du 17 au 24 juin, soit donc sur la première semaine du Ramadan qui commençe le 18 juin. Le fait, assez rare, ne s’était pas produit depuis une trentaine d’années.
Un problème en France
Cette interférence des dates n’est pas une affaire anodine en France où vit la première communauté musulmane d’Europe. Le Ramadan y est un rite massivement suivi, soit plus de 70 % voire 80 % de jeûneurs, d’après les études.
Durant ce jeûne, les musulmans sont invités à s’abstenir de boire, de manger et d’avoir des relations sexuelles depuis les premières lueurs de l’aube jusqu’au coucher du soleil. Les jeunes musulmans vont donc devoir préparer leur corps à jeûner 18 heures par jour environ durant la semaine des examens.
Pas d’abandon du jeûne
"Passer un examen n’est pas considéré comme une raison valable d’abandon du jeûne. Il peut cependant y avoir des situations où la personne n’arrive pas à assumer le jeûne. À l’impossible nul n’est tenu", a fait valoir Anouar Kbibech, prochain président du Conseil français du culte musulman (CFCM). Le responsable prend d’ailleurs exemple sur sa propre personne quand il a jeûné pour passer des oraux d’admission en écoles d’ingénieurs. Malheureusement, ce genre d’exemple n’encourage pas pour autant les candidats musulmans au bac qui redoutent déjà ce parcours du combattant.
Le stress face aux examens et au Ramadan
"Ils appréhendent et c’est légitime, deux stress se cumulent", évoque Fateh Kimouche (Al-Kanz), blogueur à l’affût de ce qui se dit sur la Toile musulmane. Ce dernier ajoute d’ailleurs la pression des parents inquiets par rapport à la performance de leurs enfants mais qui veulent également leur interdire de jeûner. Cependant pour ce musulman orthodoxe, "le problème, ce n’est pas le ramadan, c’est soi-même. C’est sûr que le jeûne est plus facile à supporter si on ne fait pas d’orgie le soir", argue-t-il en parlant du repas de l’Iftar.