D’après le premier baromètre Voltaire publié dans Le Parisien, des millions de Français issus de toutes les classes sociales "ont de sérieuses lacunes en grammaire et en orthographe", surtout les hommes.
La maîtrise de la langue de Molière se dégrade chez les Français issus de toutes les classes sociales. En effet, le premier baromètre Voltaire, la plus grande base de données concernant l’orthographe et les Français, du collégien au salarié, publié dans Le Parisien ce jeudi, confirme cette dégradation.
Le Français bat de l’aile
Les Français sont fâchés avec les participes passés, oublient le pluriel des noms composés, ignorent les cédilles ou se trompent de genre. Des millions de Français de toutes les classes sociales sont concernés par ces problèmes et ont de sérieuses lacunes en grammaire et en orthographe. Cela ne date pas d’hier car depuis un quart de siècle, des études ont révélé que la connaissance des subtilités de la langue française battait de l’aile, surtout en classe. Ces données ont été obtenues grâce au Projet Voltaire, service en ligne de remise à niveau.
Les femmes meilleures que les hommes
Entrant dans les détails, les quelque 5 000 utilisateurs du logiciel maîtrisaient, en 2010, 51 % des 84 règles d’orthographe de référence. En revanche, sur un panel de 85 000 "clients", le pourcentage est aujourd’hui de 45 %. Selon le baromètre Voltaire, les 36 666 femmes incluant celles du collège à l’entreprise, qui, depuis 2010, se sont familiarisées avec le logiciel d’orthographe maison, ont fait moins de fautes que les 32 295 hommes ayant participé à ce test. D’autant plus que ces dames sont meilleures que les hommes tout au long de leur parcours scolaire et professionnel. Au collège, les filles réussissent 28 % des exercices, contre 4 points de moins chez les garçons.
Le Français sacrifié
De nombreux experts mettent sur le dos de l’Education nationale qui, selon eux, a plus d’heures aux autres matières au détriment du français. "Le travail de fond n’a pas encore été fait au niveau de l’enseignement. La communication numérique, qui offre via les SMS ou Twitter du langage sur un mode différent, vient parasiter la maîtrise du français classique", a noté Pascal Hostachy, chef d’orchestre du Projet Voltaire.