Alors que ces programmes parfois jargonneux ont suscité la polémique ces derniers temps, la consultation lancée ce 11 mai permettra de les amender.
La consultation nationale sur les projets de programmes de l’école et du collège a été lancée par la ministre de l’Éducation nationale Najat Vallaud-Belkacem ce lundi 11 mai et prendra fin le 12 juin prochain. Grâce à cette consultation, les avis et les propositions des professionnels de l’école sur les projets proposés par le conseil supérieur des programmes (CSP) pourront être recueillis.
Un questionnaire numérique et des suggestions
C’est à partir d’un questionnaire que les professeurs vont s’exprimer et pourront alors donner leur proposition à titre individuel et anonyme. Après s’être inscrit, une dizaine de questionnaires sous forme de sondage apparaissent en deux clics : "les projets de programmes gagneraient à être plus lisibles", "Tout à fait d’accord, pas du tout d’accord, etc." Il y a également des suggestions comme : "quelles remarques, suggestions ou propositions souhaiteriez-vous formuler concernant la mise en œuvre du projet de cycle 3 ?". Le grand public peut également y déposer des contributions directes. Avant que les projets de programmes ne soient adoptés en septembre 2015, ils seront retravaillés à la lumière de cette consultation par le CSP.
Les programmes d’histoire
En ce qui concerne spécialement l’histoire où la modification des programmes d’histoire risque d’être plus complexe à appliquer, la ministre a déclaré vouloir réunir bientôt des historiens célèbres comme Pierre Nora, Jean-Pierre Azéma et bien d’autres, pour que le travail en cours puisse bénéficier de leur regard et de leur expertise. "L’enseignement de l’histoire doit bien être un récit qui raconte notre appartenance à la communauté nationale, pas seulement une succession de dates. Mais il faut veiller à ne pas instrumentaliser ce récit", a prévenu Pierre Nora sur le récit du Figaro. On se souvient que le projet de programmes du CSP proposait par exemple une étude obligatoire des débuts et de l’expansion de l’islam en cinquième et l’émergence du christianisme et du judaïsme en sixième. Sur ces points, rien n’a été modifié par rapport aux anciens programmes de 2008.
L’enseignement de l’allemand
La ministre de l’Éducation nationale a évoqué un autre sujet chaud en abordant les inquiétudes qui s’installent sur l’enseignement de l’allemand après la réforme des collèges. Najat Vallaud-Belkacem chargera alors un délégué ministériel qui veillera à la "promotion" de cette langue. "Parce que j’ai entendu les inquiétudes, je fixerai des objectifs très ambitieux aux recteurs", a-t-elle indiqué dernièrement au Journal du dimanche. Le nombre d’élèves s’initiant à l’allemand devra atteindre 200 000 en primaire en 2016 contre 178 000 et le chiffre passera de 487 000 à 515 000 au collège, a-t-elle détaillé. Le ton a durci en Allemagne comme en France pour prévenir des conséquences de la réforme des collèges sur l’enseignement de l’allemand avec, notamment, la suppression des sections européennes et des classes bilangues.