La négligence des responsables départementaux de la conception du PPE risque de placer dans l’incertitude 300.000 enfants.
Il y a des problèmes au niveau de la protection de l’enfance, alerte Jacques Toubon, le Défenseur des droits, selon Le Figaro. Il préconise de généraliser le "Projet pour l’enfant", un outil fondamental de la prise en charge des enfants suivi par l’Aide sociale à l’enfance (ASE). Il affirme que 32% des départements n’ont pas rédigé jusqu’ici le document. Pourtant, il est un élément essentiel du suivi des enfants depuis la loi de 2007 sur la protection de l’enfance.
Le chiffre ressort d’une enquête auprès de 98 conseils départementaux. 73 d’entre eux ont accepté de participer à l’étude.
Désigné par le sigle "PPE", le projet aborde les actions à entreprendre auprès de l’enfant suivi par l’aide sociale à l’enfance. Environ 300.000 enfants sont concernés.
Les départements qui y recourent le font "pour la majorité, depuis moins de trois ans", indique le Défenseur. Par ailleurs, le document n’a pas été conçu de manière spécifique pour l’ensemble des mineurs pris en charge dans un même département.
"À mon avis, au moins la moitié des enfants suivis n’en bénéficient pas. Cela illustre un problème de disparité et d’iniquité dans la prise en charge. L’absence de ce document est particulièrement préjudiciable aux 20 % d’enfants qui font l’objet d’un placement long. Un trop grand nombre d’entre eux souffrent de parcours chaotiques, heurtés. Ces enfants sont souvent dans une instabilité affective très dommageable. Ils deviennent des enfants de personne, sans repères", affirme de son côté Phong Alexandre Guillen, directeur de la Fondation Action Enfance.