L’idée du président du MEDEF de proposer une formation rémunérée pour les adultes est attirante. Mais les syndicats restent méfiant après sa dernière proposition de pouvoir licencier sans justification.
L’idée du président du MEDEF part de la comptabilisation des Français au chômage ou au RSA. Il propose à ces derniers une formation de 18 à 24 mois à des métiers dont la société a réellement besoin.
La formation a lieu directement dans les entreprises. Le salaire touché correspondra alors à 80% du SMIC. Le complément sera soutenu par les allocations familiales.
Les syndicats y trouvent un problème. La CFTC se dit "peut-être" intéressée à condition qu’il y a un CDI aux termes de la formation. La CFDT et d’autres syndicats sont par contre sceptiques.
En effet, " Il existe déjà une multitude de contrats qui permettent à un patron d’avoir des avantages s’il embauche un senior, un jeune... Il y a aussi un programme baptisé ’plan 100.000 emplois non pourvus’ pour les postes en tension" , note RTL.
L’autre motif de la méfiance de certains syndicats à la proposition de Gattaz relève tout simplement du manque de confiance. En novembre 2014, il a avancé la suggestion de pouvoir licencier sans justifier. Il a suggéré que la France sorte de la convention 158 de l’Organisation internationale du travail (OIT) qui oblige à justifier un licenciement. L’article 4 stipule qu’"un travailleur ne devra pas être licencié sans qu’il existe un motif valable de licenciement lié à l’aptitude ou à la conduite du travailleur ou fondé sur les nécessités du fonctionnement de l’entreprise, de l’établissement ou du service".
Pour l’instant, l’exécutif n’a pas donné d’écho à la proposition. Pierre Gattaz lance souvent des réflexions de ce genre afin d’ouvrir le débat.