Alors qu’il y a deux ans, les français se réjouissaient du mariage pour tous, aujourd’hui, le "divorce pour tous" commence à gagner du terrain.
Depuis le 23 avril 2013, jour où le mariage homosexuel a été autorisé en France, 17 500 couples se sont mariés.
"Ce n’est pas massif"
Deux années se sont écoulées et des premières demandes de divorce sont arrivées au tribunal. "Ce n’est pas massif, mais j’ai déjà des dossiers en cours", a déclaré Me Emilie Duret, avocate au barreau de Paris et répertoriée sur le site divorce-gay.fr. L’avocate travaille actuellement sur le divorce d’une femme plaquée par son épouse, cette dernière venait de donner naissance à un enfant conçu par PMA à l’étranger. Comme c’est le cas chez les hétérosexuels, l’arrivée inespérée d’un enfant très désiré peut aboutir à une séparation pour une conjugalité fragile.
Des motifs peu conflictuels
Toutefois, les motifs des premiers divorces sont encore peu conflictuels, ont indiqué les avocats saisis par les couples gays. "Au contraire, les démarches sont raisonnables", a confié Me Catherine Clavin à Marseille qui s’occupe d’un consentement mutuel suite à un mariage organisé pour la protection de leur enfant. Les autres cas relèvent de gueules de bois d’après euphorie, résume Me Florian Louard, avocat à Mâcon qui traite trois divorces gays. Parmi les trois cas figurent des couples las de la routine ou encore de vieux compagnons qui avaient déjà des mésententes.
D’autres demandes en cours
En attendant de traiter des divorces cataclysmiques, les avocats "gay friendly" sont surtout consultés pour des cas d’adoption, des donations ou concernant un choix des noms. "Pour tout avouer, j’ai toujours autant de demande d’informations sur... le pacs !", avoue Me Patrice Roméo, à Nice, sur le récit du Parisien ce mercredi.