Les actes antisémites ont connu une hausse vertigineuse en France l’année dernière. Ils ont augmenté de 101 %.
Parmi les statistiques annuelles qui dressent le visage de la France, celles des actes antisémites lui donnent un visage inquiétant, note Le Point. Ils sont passés de 423 en 2013 à 851 l’an dernier, selon le service de protection de la communauté juive (SPCJ), en coopération avec le ministère de l’Intérieur.
La hausse la plus spectaculaire concerne les violences proprement dites, comme les agressions, les incendies, les dégradations et vandalisme) : 241 actes recensés, soit + 130 % en un an. Ces chiffres ne tiennent pas en compte les quatre assassinats de la porte de Vincennes, le 9 janvier.
"Soixante-dix ans après Auschwitz, c’est la même logique qui est à l’œuvre : la haine du Juif, la lâcheté, l’ignorance, la barbarie", s’alarme Roger Cukierman, le président du conseil représentatif des institutions juives de France (Crif). En l’an 2000, avant que la seconde Intifada dans les territoires palestiniens, le nombre d’actes antisémites était dix fois moindre.
"La violence aussi ne cesse d’empirer", déplore Roger Cukierman, rappelant que ces dernières années, le gang des barbares, Merah ou Amédy Coulibaly ont "tué des Juifs parce qu’ils étaient Juifs".
"La quasi totalité des actes est commise par des jeunes musulmans, issus d’une communauté où les préjugés antisémites sont désormais très ancrés", soutient-il. "Le mal est désormais structurel, installé, et d’autant plus inquiétant que le président et le gouvernement se montrent exemplaires dans leur lutte contre cette tumeur de la société française".
L’an dernier, 7 000 français de confession juive ont fait leur "alya" en Israël. Il s’agit d’un nombre de départs record, la France est devenue en 2014 le premier pays d’émigration dans l’Etat hébreu. Ce chiffre devrait encore augmenter l’an prochain, selon le président du Crif.