En marge de la Conférence de consensus sur le redoublement, faisons le point sur cette pratique pédagogique. Est-il efficace et quelles sont les alternatives ?
La ministre de l’Education Najat Vallaud-Belkacem avait déclaré en septembre 2014 que le redoublement devait être aboli à l’école. Elle avait alors avancé que le redoublement est une mesure inefficace pour sortir un élève de l’échec scolaire. D’autant qu’elle coûte très cher à l’Etat. La Conférence de consensus sur le redoublement et ses alternatives aura lieu ce mardi. Une conférence à l’issue de laquelle des recommandations devront être établies et remises à la communauté éducative le 4 février. Mais qu’en est-il réellement de cette pratique pédagogique ? 20 Minutes fait le tour.
L’état des lieux du redoublement en France
La France est championne d’Europe en matière de redoublement. Sur les 35 pays de l’OCDE, nous sommes dans la catégorie des champions du redoublement, puisque nous nous classons au 5e rang de ceux qui maintiennent le plus souvent les élèves. La classe de 3e est la plus souvent refaite. Évidemment dans ces derniers cas, il s’agit d’un redoublement lié à l’orientation souhaitée, un "redoublement stratégique".
Les effets néfastes du redoublement
Selon des spécialistes, cette pratique aurait des conséquences psychologiques pour l’élève. Tous les élèves qui ont redoublé se souviennent de l’instant où cette décision leur a été annoncée. Par ailleurs, les autres élèves de la classe ont souvent une mauvaise image des redoublants qui ont également une mauvaise image d’eux-mêmes : 7 redoublants sur 10 pensent être moins performants à l’école que les autres élèves, selon une étude parue en 2007.
L’efficacité du redoublement dans certaines situations
Certains élèves choisissent de redoubler leur 3e par exemple pour pouvoir aller en lycée général ou en première afin d’obtenir de meilleures notes dans le but de s’orienter par exemple en classe préparatoire. Lorsqu’un élève a refait une année en raison des problèmes de santé qu’il a pu rencontrer l’année précédente, cela peut aussi être bénéfique. Par ailleurs, beaucoup de parents y sont attachés, pensant que c’est une chance qu’on offre à leurs enfants.
Les alternatives
Désormais, d’autres pistes seront étudiées pour améliorer le niveau d’un élève accusant un retard par rapport à ses camarades. L’une des pistes évoquées par le ministère de l’Education nationale serait un enseignement plus individualisé, à travers des petits groupes de travail. Une autre piste conduit aux "cahiers de vacances institutionnalisés", avec des cours de rattrapage l’été.