Le ministère de l’Education nationale prépare un plan sur la laïcité et les inégalités après les attaques terroristes de Paris.
De nombreux enseignants ont été déconcertés par les réactions de certains de leurs élèves lors de la minute de silence en hommage aux victimes des attentats, rapporte Le Figaro. Les discussions qui ont suivi ont pu être houleux, certains adolescents étaient choqués par les caricatures du prophète Mahomet et évoquant diverses théories du complot.
Les propositions de la ministre Najat Vallaud-Belkacem sont très attendues. Elle reconnaît elle-même être "en première ligne" et multiplie les réunions dans le cadre d’une "grande mobilisation de l’école pour les valeurs de la République".
Les représentants des enseignants, les recteurs, les anciens ministres de l’Éducation ont été reçus. Cette semaine, elle accueillera l’ancien footballeur Lilian Thuram et le dessinateur Plantu. Mercredi, une réunion avec "des intellectuels" est inscrite à son agenda, tandis que François Hollande présentera ses vœux au monde de l’éducation.
Il faudra attendre jeudi pour "les annonces", indique-t-on dans l’entourage de la ministre. Pour le moment, les pistes ministérielles s’apparentent à de grandes déclarations de principe consensuelles. Les mesures s’articuleront autour de trois "axes prioritaires" : La laïcité, la réduction des inégalités et la mobilisation des partenaires de l’école.
Enfin, "la question des rites et du respect de l’autorité se pose" agalement. Imposer aux élèves de se lever ou encore de chanter La Marseillaise fait partie "des choses qui me paraissent devoir ne pas être prises à la légère", estime-t-elle.
Autant de suggestions, jadis vilipendées par la gauche comme des "cache-misère" lorsque la droite les évoquait. Depuis la loi Fillon sur l’école de 2005, l’hymne national doit être maîtrisé par les enfants d’école primaire.
En 2011, une circulaire précisait que "l’hymne national est appris et chanté par les enfants dans l’école et, chaque fois que possible, lors de manifestations commémoratives".
Les élèves se lèvent à l’entrée de l’enseignant dans la classe dans la plupart des établissements. "Beaucoup de professeurs pratiquent de la sorte, mais ce n’est pas systématique", regrettait Luc Chatel en 2010, lorsqu’il était ministre. Il avait proposé de faire figurer cette obligation dans le règlement des établissements.
Najat Vallaud-Belkacem veut développer "la pédagogie de la laïcité", car "cela ne suffit pas d’afficher une charte dans les établissements". La mise en œuvre d’une véritable politique éducative de la laïcité "est encore globalement insuffisante", dénonçait la Direction générale de l’enseignement scolaire (Dgesco) en avril 2014.