Plusieurs personnalités "se sentant en danger" ont envoyé des demandes de protection rapprochée face à la menace terroriste majeure qui sévit le pays en ce moment.
Face à l’ampleur que prend l’attaque perpétrée contre le journal satirique Charlie Hebdo, des dizaines de demandes de protection de personnalités ont afflué à Beauvau, rapporte Le Figaro. "En 24 heures, plusieurs demandes de protection ont été recensées de la part des personnalités se sentant en danger", confie un haut fonctionnaire de police. Pour l’heure, le cabinet du ministère de l’Intérieur se refuse à dévoiler les noms de ces personnalités : "C’est une question de sécurité et nous n’exposerons pas la vie des personnes", déclare au Figaro un conseiller du ministre. Selon les informations recueillies par le quotidien, le ministère a dû organiser une réunion pour faire un "tri", selon des critères draconiens.
A Paris, des bâtiments de presse sont actuellement protégés par des agents en tenue après l’accord de la Préfecture de police. Concernant la protection individuelle, elle dépend de la Direction générale de la police nationale (DGPN). Les agents envoyés en mission sont prélevés au sein du Service de la protection (SDP), anciennement connu sous la dénomination Service de protection des hautes personnalités (SPHP).
Cette unité "d’élite" est composée de 770 agents surentraînés, commente Le Figaro. Elle est déjà en charge durant l’année d’une dizaine de personnalités dont le chef de l’Etat et les membres du gouvernement. L’Unité de coordination de la lutte antiterroriste (Uclat), rattachée au DGPN, jauge le risque réel. "Tout est apprécié au cas par cas, et un diagnostic est rendu, enrichi d’une échelle de risques graduée de 4 (normal) à 1 (très élevé)", explique l’un de ses membres. "Ce n’est jamais la personnalité menacée qui définit la dimension de son dispositif de protection", précise-t-il.
Un rapport de la Cour des comptes, publié en 2010 préconisait pourtant la réduction des dépenses des protections rapprochées de la République. Le budget moyen d’un policier affecté pour ce type de contrat s’élèverait à 71 879 euros par an, selon les calculs de la juridiction financière administrative française.