La légalisation du cannabis à prix majoré et dans le cadre d’un monopole public rapporterait 1,8 milliard d’euros à l’Etat selon une étude du groupe de réflexion Terra Nova.
Une hausse de 40% du prix de vente par rapport à celui pratiqué au marché noir, permettrait à l’Etat d’empocher 1,8 milliard d’euros par an, selon une étude de Terra Nova, un think tank classé à gauche, et repris par Le Figaro. Cette hausse sera associée à une baisse des dépenses publiques liées à la répression.
Pour son rapport, le groupe de réflexion a imaginé trois cas de figure : la dépénalisation, la légalisation dans le cadre d’un monopole public et la légalisation dans un cadre concurrentiel. Le groupe a mesuré les différents impacts d’une légalisation sur les finances publiques.
C’est la deuxième option, celle d’une production, d’une vente et d’un usage sous contrôle de l’Etat, qui est privilégiée dans les conclusions de l’étude. Cela "permettrait de fixer le prix à un niveau plus élevé qu’aujourd’hui", contrairement à la seule dépénalisation ou une vente libre confiée au privé, ce qui garantirait "une relative stabilité du nombre de consommateurs et du volume consommé", estime Terra Nova.
Alors que la consommation de cannabis est strictement interdite en France, Terra Nova justifie ce changement de politique car "la répression est en échec" et "coûte cher". Avec 550 000 fumeurs quotidiens en France, "non seulement la prévalence du cannabis ne diminue pas significativement, mais elle reste l’une des plus élevées d’Europe", souligne Terra Nova. Le budget consacré à la lutte contre le cannabis s’élève à 568 millions d’euros par an.
Alors que l’Uruguay mais aussi l’État du Colorado aux Etats-Unis ont légalisé le cannabis à usage récréatif, "notre pays ne devrait-il pas, à son tour, envisager un tel tournant idéologique et politique ?", interroge le groupe de réflexion.