Jusqu’à 50% des inscrits ne cherchent pas activement un emploi dans certaines agences. Début septembre, François Rebsamen avait indigné la gauche lorsqu’il avait plaidé pour un renforcement du contrôle des chômeurs.
Les résultats d’une expérimentation menée par Pôle Emploi, rendus publics hier lors de son conseil d’administration ont visiblement donné raison au ministre du travail, commente ce matin Le Figaro. Début septembre, François Rebsamen avait choqué la gauche, lorsqu’il avait plaidé pour un renforcement du contrôle des chômeurs.
L’expérience, qui a été mise en œuvre dans une dizaine d’agences à compter de juin 2013, mobilisait des équipes dédiées au contrôle. Cette tâche est aujourd’hui attribuée au conseiller classique qui est également chargé de l’accompagnement.
De juin 2013 à mars 2014, 50 % des chômeurs contrôlés dans les agences test de Franche-Comté, 38 % dans celles de Poitou-Charentes et 20 % dans celles de la région Paca ne recherchaient pas activement un emploi.
Ces écarts entre les régionaux s’expliquent par une différence de méthode : 87 % des demandeurs d’emploi contrôlés ont été sélectionnés par tirage au sort en Paca, et 86 % sur des critères précis en Franche-Comté, la région Poitou-Charentes ayant adopté pour sa part une méthode mixte. Les contrôles ciblant les personnes inscrites depuis plus de six mois ou ayant suivi une formation se sont révélés plus efficaces.
Cela n’est pourtant pas suffisant pour établir que 20 à 50 % des chômeurs sont des profiteurs, car les équipes ont surtout rencontré des chômeurs découragés. Problèmes de santé, de logement, d’ancienneté au chômage, d’âge sont en effet le lot de nombreux d’entre eux.
Beaucoup ont échappé à la radiation parce qu’on a pas pu les contacter. Les parts des radiés pour 15 jours de suspension d’allocation sont de 8 % en Paca, 15 % en Poitou-Charentes et 35 % en Franche-Comté. En réalité, plus d’un radié sur deux ne touchait pas d’allocations chômage, soit parce qu’il n’avait pas acquis assez de droits, soit parce qu’il les avait épuisés.
Pôle Emploi se donne jusqu’à la fin mars 2015 pour décider de généraliser, ou pas, les contrôles, mais la généralisation ne fait guère de doute.