Plus de 11 millions de français connaîtraient des difficultés à régler ses factures énergétiques constate un rapport de l’Observatoire national de la précarité énergétique (ONPE).
La question de la précarité énergétique est, depuis plusieurs années, prise en compte par les pouvoirs publics. Les analyses abondent, les acteurs référents sur le sujet sont toujours plus nombreux et des propositions sont régulièrement faites en vue de l’amélioration des dispositifs existants. A ce titre, l’ONPE vient de publier son premier rapport concernant la précarité énergétique des français, rapporte ce jour Le Parisien.
Ainsi, selon l’évaluation de l’organisme, plus de 11 millions de personnes, soit un cinquième de la population française, éprouvent des difficultés à se chauffer et s’éclairer. L’ONPE préconise en ce sens "l’instauration d’un chèque énergie élargi à toutes les énergies, quel que soit le type de chauffage". Un changement, puisque, pour l’instant, les tarifs sociaux sont limités à l’électricité et au gaz. D’après France TV Info, ce dispositif et son financement sont actuellement en discussion à l’Assemblée nationale, dans le cadre de la loi sur la transition énergétique. Par ailleurs, l’ONPE estime également indispensable de continuer à soutenir la rénovation énergétique des logements des ménages modestes.
Concernant les données chiffrées du rapport, l’ONPE révèle que 4 millions de foyers, soit environ huit millions de personnes, consacrent plus de 10% de leurs revenus à leurs dépenses d’énergie. Selon l’étude, en prenant en compte le taux d’effort, le niveau de revenu, les comportements (moins se chauffer pour faire des économies, par exemple) et le ressenti de la population interrogée, l’ensemble des populations en situation de précarité énergétique serait de l’ordre de 5,1 millions de ménages (11,5 millions d’individus) en France, soit environ 20% de la population totale.
Au vue de cette étude, le président de l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe), Bruno Léchevin a indiqué "l’urgence, c’est d’aider à présent les plus démunis à payer leurs factures car l’impayé fait peser le risque de la coupure", évoquant un "outil de solidarité nationale".