Avec les 9 milliards d’euros d’économie dans le budget 2015 que souhaite faire le gouvernement, des changements en matière de politique familiale et d’assurance-maladie sont à prévoir.
Une pause dans la réduction des déficits publics est dans l’air, note Le Point. Michel Sapin, le ministre des Finances a annoncé que l’écart entre les dépenses et les recettes augmenterait de 4,3 % du PIB en 2013 à 4,4 %. Un phénomène illustré par Marisol Touraine, la ministre des Affaires sociales, par le déficit de la protection sociale, dont les dépenses représentent 44 % du total de la dépense publique française.
A la fin de l’année, le déficit du régime général de la Sécurité sociale (celui des salariés du privé) et du Fonds de solidarité vieillesse (le FSV, qui finance les cotisations retraite des chômeurs) atteindra 15,4 milliards d’euros, un montant strictement identique à celui de 2013.
Les hausses de prélèvements ont pourtant été votées et le contrôle de l’augmentation naturelle des dépenses promis pour cette année. Les recettes ne sont pas celles attendues, alors que le gouvernement se félicite d’avoir « complètement maîtrisé » les dépenses.
La croissance n’a pas été, une fois encore, au rendez-vous. Elle a même été abaissée de 0,9% à 0,4% dans les dernières prévisions. Les recettes de cotisations de financement de la protection sociale s’en retrouvent amoindries. Les recettes ont aussi pâti de la baisse de l’inflation. Le retour à l’équilibre en 2017 est donc à oublier, d’autant plus que la baisse des prévisions de croissance vaut aussi pour les deux prochaines années.
Heureusement que la branche vieillesse s’est améliorée grâce à la réforme des retraites de la précédente majorité, car le déficit de l’assurance-maladie va s’aggraver cette année de 6,8 à 7,3 milliards. Le gouvernement espère pourtant bien une "reprise de la réduction des déficits" en 2015.
Le déficit du régime général (santé, famille, accident du travail, retraites) et du FSV s’établirait automatiquement à 19 milliards si aucune mesure n’était prise. Le gouvernement compte bien le limiter à 13,4 milliards avec des économies de dépenses et non plus les hausses d’impôts.
Des économies de à 3,2 milliards d’euros du côté de l’assurance-maladie sont prévues, grâce auxquels l’Objectif national de dépenses d’assurance-maladie (l’Ondam), fixé chaque année, n’augmentera plus que de 2,1 % contre 2,4 % cette année.
"Il n’y aura pas de diminution des remboursements ou de restriction de la prise en charge de nos concitoyens", avait promis Marisol Touraine. Elle veut certainement encore faire des économies en négociant avec les laboratoires, en réduisant le volume des prescriptions on en développant les génériques.