Après la grève des pilotes d’Air France, voici la grève des pharmaciens. L’ordre des pharmaciens a annoncé que près de 100% des pharmacies baisseront rideau mardi.
Le motif de la grève : le projet de réforme des professions réglementées, qui ouvre la possibilité à des commerces autres que les pharmacies (comme les grandes surfaces) de vendre les médicaments. Il prévoit également l’ouverture du capital, à des investisseurs extérieurs, de toutes les sociétés d’exercice libéral (SEL). Or, plus de 7000 des 22.000 officines de l’Hexagone ont adopté ce statut.
Dès la fin de la semaine dernière, l’Ordre des pharmaciens a averti que près de 100% des pharmacies seront en grève ce mardi. Dans l’Eure-et-Loir, 119 des 120 officines du département ont ainsi affiché leur intention de baisser le rideau demain. Un service minimal sera toutefois assuré ; en cas d’urgence, il y aura donc tout de même possibilité de se soigner. Les agences régionales de santé (ARS) vont, en effet, contraindre des officines à assurer un service minimum. Généralement, dix à vingt pharmacies seront réquisitionnées dans chaque département. Toutefois, "ces officines observeront des gardes à volets fermés, c’est-à-dire qu’elles n’accepteront que les urgences pharmaceutiques’’, précise Sébastien Ledunois, président du syndicat des pharmaciens d’officine de la Manche.
Le mouvement est apparemment d’ampleur. ‘’On n’a jamais vu un mouvement de cette ampleur depuis vingt-cinq ans’’, se félicite Gilles Bonnefond, président de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officines (USPO), qui est à l’origine de cette grève généralisée, avec les syndicats FSPF et UNPF.
Le ministre de la santé Marisol Touraine elle-même, s’est dit également contre la commercialisation des médicaments autres que dans les pharmacies.