Le projet Transavia Europe est définitivement annulé, mais les difficiles négociations devaient continuer ce jour entre la direction et les pilotes qui gardent un œil sur Transavia France, la low cost hexagonale.
Alors que le projet Transavia Europe a été retiré de manière définitive, les pilotes d’Air France, qui entrent dans leur 12e jour de grève, sont déterminés à imposer leur vue sur Transavia France, la low cost hexagonale. Ces derniers craignent que les conditions de travail de la filiale à bas coût ne soient à terme la norme adoptée dans la maison mère. Ce qui impliquerait un rythme de travail plus élevé, des salaires plus bas en fin de carrière, mais aussi des avantages sociaux moindres.
Pour justifier la poursuite de la grève, le SNPL, syndicat majoritaire dans la profession, a réitéré qu’"aucun pilote d’Air France n’acceptera de partir chez Transavia si on lui impose la conclusion d’un nouveau contrat de travail Transavia". En complément à cette information rapportée par Libération, l’on sait que le syndicat revendique l’obtention d’un "contrat unique" pour les pilotes, applicable à toutes les déclinaisons du groupe aérien Air France-KLM (Transavia, Hop !), calqué sur celui en vigueur aujourd’hui chez Air France.
En revanche, Alexandre de Juniac, PDG d’Air France-KLM a laissé entendre que la direction ne sacrifiera pas ses ambitions dans le transport aérien à bas coût, où s’offrent des "opportunités de croissance". Le groupe aérien franco-néerlandais, numéro deux européen derrière l’Allemand Lufthansa, aspire à être un acteur incontournable du secteur. "Son plan stratégique "Perform 2020", qui prendra en janvier le relais du plan de restructuration "Transform 2015", vise à tenter de combler le retard pris face aux poids-lourds Ryanair et easyJet.", commentent les mêmes sources.
Avec cette grève des pilotes qui poursuit son chemin, le trafic aérien continue d’être perturbé. Ce vendredi 26 septembre, 48% des vols seront assurés au niveau national avec un taux de grévistes de 58%. La table ronde des négociations a commencé mercredi soir avec déjà une victoire des grévistes, mais pas la fin de la lutte pour le Syndicat national des pilotes de ligne comme l’a annoncé Guillaume Schmid, son porte-parole. L’abandon du projet européen constitue "une condition nécessaire mais pas suffisante" pour la levée du préavis de grève, a-t-il déclaré .
Si les pilotes ne semblent pas trop souffrir en tenant à jour le calendrier des manifestations, les autres catégories de personnel en paient le prix. "Hôtesses, stewards et personnel au sol ont le sentiment d’avoir payé un plus lourd tribut que les pilotes lors du plan de restructuration "Transform 2015", qui s’est traduit par la suppression d’environ 10% des effectifs.", rapporte toujours Libération. Béatrice Lestic, syndicaliste de la CFDT se désole que "plus la grève dure, plus la facture s’alourdit, et tous les salariés vont devoir la payer. On a fait deux ans d’efforts et tout est balayé en 10 jours". Le public n’adhère pas non plus au mouvement des pilotes car plus de deux tiers des Français (69%) considèrent leur grève comme injustifiée, pour 30% d’avis contraires, d’après un sondage sorti jeudi par Tilder/LCI/OpinionWay.